Charles Muller,
24 avril 2008
Chers lecteurs,
L’absence de mise à jour de ce site s’explique pour deux raisons : d’une part, j’ai désormais trop peu de temps pour m’en occuper avec la régularité requise ; d’autre part, l’expérience de ces quatre dernières années m’a montré que la littérature climatique offre finalement très peu d’avancées réelles dans la compréhension du climat. De nombreux articles paraissent, les plus alarmistes sont sélectionnés par les médias dominants, les autres sont soigneusement cachés à l’opinion publique, mais aucun n’apporte de toute façon d’arguments décisifs sur la réalité et l’ampleur du réchauffement à venir.
Loin de moi l’idée que les milliers de chercheurs engagés dans la recherche sur le climat font un travail inutile : simplement, qu’il s’agisse d’observations ou de modélisations, ce travail ne peut progresser que très lentement. Il se heurte toujours à la nature complexe du système étudié, à la dimension chaotique de certains de ses éléments, à l’absence dramatique de données empiriques fiables ayant la profondeur requise pour contraindre les modèles. Au fond, malgré les dizaines de milliards de dollars investis dans cette recherche à l’échelle planétaire, nous n’avons toujours pas réellement validé avec un degré raisonnable de certitude ou de robustesse les hypothèses de base nées dans les années 1970 et ayant guidé la modélisation. C’est dire que la patience et la prudence, deux qualités essentielles de la recherche, sont toujours de mise.
Le brouhaha à dominante catastrophiste concernant les affaires climatiques est entretenu par ceux qui y trouvent un intérêt économique ou idéologique : les médias, les groupes de pression, certains Etats, le monde industriel et financier voyant dans la gestion du carbone et l’énergie propre un nouvel Eldorado. Je persiste donc dans le constat initial de ma démarche, celui d’un fossé énorme entre les conclusions réelles de la recherche scientifique, pleines d’interrogations et d’incertitudes, et la manipulation massive de l’opinion publique mondiale, faites d’affirmations péremptoires et de chantage à la peur.
Pour ceux qui restent lucides et en tiennent à une analyse rationnelle de nos connaissances, nous en sommes toujours au même point :
• le réchauffement global observé depuis plus d’un siècle est modéré, il montre une sensibilité climatique au CO2 relativement faible, sans doute dans les fourchettes basses de celles proposées par le GIEC ;
• les incertitudes fondamentales, notamment sur le rôle du soleil, le comportement des océans, sur les aérosols, sur la vapeur d’eau et sur la nébulosité ne seront levées que très lentement par la recherche et la modélisation ;
• il y a fort à parier que la simple observation du climat d’ici 2020 contraindra de manière importante les réponses que nous attendons, puisque l’hypothèse d’une forte sensibilité climatique au CO2 devra se traduire par une hausse soutenue des températures. Et inversement, bien sûr.
Au grand dam des catastrophistes, ces dernières années (depuis 2000) ont vu un réchauffement faible ou nul, malgré l’augmentation des émissions de CO2 et la baisse des émissions d’aérosols, deux facteurs conjugués qui auraient dû provoquer au contraire une hausse continue des températures globales. La réalité est décidément plus sceptique que certains de ses observateurs… Cela suggère fortement que la variabilité chaotique du climat, à base océanique, et sans doute aussi l’influence solaire sont sous-estimés ou mal calculés par les modèles actuels. On voit d’ailleurs fleurir depuis quelques mois des articles suggérant qu’un doublement du CO2 ne devrait pas se traduire par une hausse plus forte que 1 à 2 K, soit un réchauffement très acceptable pour l’humanité. On constate aussi que la communauté scientifique connaît des divisions de plus en plus évidentes et que le mythe du « consensus du GIEC » a vécu. Le dernier rapport de cette institution (2007) a été aussi vivement critiqué par les chercheurs « alarmistes » que par les chercheurs « sceptiques ». Au-delà des prises de position politiques ou médiatiques des uns et des autres, on en revient peu à peu au régime normal de la science : la confrontation des hypothèses et des prédictions divergentes. La bulle médiatique du réchauffement climatique va exploser, ou plus probablement imploser car l’humanité se trouvera peu à peu d’autres problèmes, et des problèmes bien plus réels cette fois.
Dans le même temps, nous avons connu et connaissons encore une hausse considérable du coût de l’énergie fossile, surtout le gaz et le pétrole, rendant les scénarios 2100 du GIEC de moins en moins crédibles – pour ceux qui accordaient la moindre crédibilité à l’exercice intellectuel consistant à prolonger sur un siècle le comportement collectif des sociétés industrielles modernes. L’énergie fossile devient rare et chère, ce qui justifie avec ou sans conséquence climatique l’implantation accélérée des énergies alternatives. Et l’on constate au passage que les mesures soit disant inspirées par le principe de précaution, comme la conversion rapide de surface agricole vers les biocarburants, alimentent rapidement des crises environnementales, économiques et alimentaires insoupçonnées. L’enfer est toujours pavé de bonnes intentions. Mais là aussi, nous verrons bien plus clair en 2020, c’est-à-dire demain.
D’ici là et jusqu’à nouvel ordre, je maintiens ce site ouvert car l’essentiel des synthèses proposées reste valable, notamment la critique du rapport AR4 GIEC/IPCC de 2007, mais aussi toutes les critiques d’articles scientifiques parus entre 2004 et 2007. Les lecteurs objectifs pourront constater que le débat scientifique est loin d’être clos. Les autres ne changeront rien à leurs croyances. Peu m’importe : les croyances n’ont jamais fait progresser le monde, et c’est de connaissances dont nous avons besoin pour comprendre et maîtriser ensemble notre avenir. Si d’aventure un article fondamental venait à paraître dans le domaine des sciences climatiques, c’est-à-dire un article mettant au jour un phénomène non pris en compte ou un article réduisant de manière significative les incertitudes mentionnées plus haut, j’en ferai bien sûr le commentaire.
Mon dernier conseil sera emprunté au philosophe Emmanuel Kant, dont la devise était : Sapere Audere ! Oser savoir en utilisant sa raison critique, c'est le fondement de notre modernité, cela reste la condition de son avenir.
Bonne lecture.
Post scriptum : la bonne parole sceptique survit sans peine à la tentative d’étouffement alarmiste en de nombreux autres lieux qu’ici. Pour les francophones, je vous conseille vivement le détour sur Skyfall ou sur Pensée unique. Pour les anglophones, les blogs de S. McIntyre, R. Pielke Sr, P. Michaels ou l’équipe de CO2 Science délivrent une veille scientifique très utile.
L’absence de mise à jour de ce site s’explique pour deux raisons : d’une part, j’ai désormais trop peu de temps pour m’en occuper avec la régularité requise ; d’autre part, l’expérience de ces quatre dernières années m’a montré que la littérature climatique offre finalement très peu d’avancées réelles dans la compréhension du climat. De nombreux articles paraissent, les plus alarmistes sont sélectionnés par les médias dominants, les autres sont soigneusement cachés à l’opinion publique, mais aucun n’apporte de toute façon d’arguments décisifs sur la réalité et l’ampleur du réchauffement à venir.
Loin de moi l’idée que les milliers de chercheurs engagés dans la recherche sur le climat font un travail inutile : simplement, qu’il s’agisse d’observations ou de modélisations, ce travail ne peut progresser que très lentement. Il se heurte toujours à la nature complexe du système étudié, à la dimension chaotique de certains de ses éléments, à l’absence dramatique de données empiriques fiables ayant la profondeur requise pour contraindre les modèles. Au fond, malgré les dizaines de milliards de dollars investis dans cette recherche à l’échelle planétaire, nous n’avons toujours pas réellement validé avec un degré raisonnable de certitude ou de robustesse les hypothèses de base nées dans les années 1970 et ayant guidé la modélisation. C’est dire que la patience et la prudence, deux qualités essentielles de la recherche, sont toujours de mise.
Le brouhaha à dominante catastrophiste concernant les affaires climatiques est entretenu par ceux qui y trouvent un intérêt économique ou idéologique : les médias, les groupes de pression, certains Etats, le monde industriel et financier voyant dans la gestion du carbone et l’énergie propre un nouvel Eldorado. Je persiste donc dans le constat initial de ma démarche, celui d’un fossé énorme entre les conclusions réelles de la recherche scientifique, pleines d’interrogations et d’incertitudes, et la manipulation massive de l’opinion publique mondiale, faites d’affirmations péremptoires et de chantage à la peur.
Pour ceux qui restent lucides et en tiennent à une analyse rationnelle de nos connaissances, nous en sommes toujours au même point :
• le réchauffement global observé depuis plus d’un siècle est modéré, il montre une sensibilité climatique au CO2 relativement faible, sans doute dans les fourchettes basses de celles proposées par le GIEC ;
• les incertitudes fondamentales, notamment sur le rôle du soleil, le comportement des océans, sur les aérosols, sur la vapeur d’eau et sur la nébulosité ne seront levées que très lentement par la recherche et la modélisation ;
• il y a fort à parier que la simple observation du climat d’ici 2020 contraindra de manière importante les réponses que nous attendons, puisque l’hypothèse d’une forte sensibilité climatique au CO2 devra se traduire par une hausse soutenue des températures. Et inversement, bien sûr.
Au grand dam des catastrophistes, ces dernières années (depuis 2000) ont vu un réchauffement faible ou nul, malgré l’augmentation des émissions de CO2 et la baisse des émissions d’aérosols, deux facteurs conjugués qui auraient dû provoquer au contraire une hausse continue des températures globales. La réalité est décidément plus sceptique que certains de ses observateurs… Cela suggère fortement que la variabilité chaotique du climat, à base océanique, et sans doute aussi l’influence solaire sont sous-estimés ou mal calculés par les modèles actuels. On voit d’ailleurs fleurir depuis quelques mois des articles suggérant qu’un doublement du CO2 ne devrait pas se traduire par une hausse plus forte que 1 à 2 K, soit un réchauffement très acceptable pour l’humanité. On constate aussi que la communauté scientifique connaît des divisions de plus en plus évidentes et que le mythe du « consensus du GIEC » a vécu. Le dernier rapport de cette institution (2007) a été aussi vivement critiqué par les chercheurs « alarmistes » que par les chercheurs « sceptiques ». Au-delà des prises de position politiques ou médiatiques des uns et des autres, on en revient peu à peu au régime normal de la science : la confrontation des hypothèses et des prédictions divergentes. La bulle médiatique du réchauffement climatique va exploser, ou plus probablement imploser car l’humanité se trouvera peu à peu d’autres problèmes, et des problèmes bien plus réels cette fois.
Dans le même temps, nous avons connu et connaissons encore une hausse considérable du coût de l’énergie fossile, surtout le gaz et le pétrole, rendant les scénarios 2100 du GIEC de moins en moins crédibles – pour ceux qui accordaient la moindre crédibilité à l’exercice intellectuel consistant à prolonger sur un siècle le comportement collectif des sociétés industrielles modernes. L’énergie fossile devient rare et chère, ce qui justifie avec ou sans conséquence climatique l’implantation accélérée des énergies alternatives. Et l’on constate au passage que les mesures soit disant inspirées par le principe de précaution, comme la conversion rapide de surface agricole vers les biocarburants, alimentent rapidement des crises environnementales, économiques et alimentaires insoupçonnées. L’enfer est toujours pavé de bonnes intentions. Mais là aussi, nous verrons bien plus clair en 2020, c’est-à-dire demain.
D’ici là et jusqu’à nouvel ordre, je maintiens ce site ouvert car l’essentiel des synthèses proposées reste valable, notamment la critique du rapport AR4 GIEC/IPCC de 2007, mais aussi toutes les critiques d’articles scientifiques parus entre 2004 et 2007. Les lecteurs objectifs pourront constater que le débat scientifique est loin d’être clos. Les autres ne changeront rien à leurs croyances. Peu m’importe : les croyances n’ont jamais fait progresser le monde, et c’est de connaissances dont nous avons besoin pour comprendre et maîtriser ensemble notre avenir. Si d’aventure un article fondamental venait à paraître dans le domaine des sciences climatiques, c’est-à-dire un article mettant au jour un phénomène non pris en compte ou un article réduisant de manière significative les incertitudes mentionnées plus haut, j’en ferai bien sûr le commentaire.
Mon dernier conseil sera emprunté au philosophe Emmanuel Kant, dont la devise était : Sapere Audere ! Oser savoir en utilisant sa raison critique, c'est le fondement de notre modernité, cela reste la condition de son avenir.
Bonne lecture.
Post scriptum : la bonne parole sceptique survit sans peine à la tentative d’étouffement alarmiste en de nombreux autres lieux qu’ici. Pour les francophones, je vous conseille vivement le détour sur Skyfall ou sur Pensée unique. Pour les anglophones, les blogs de S. McIntyre, R. Pielke Sr, P. Michaels ou l’équipe de CO2 Science délivrent une veille scientifique très utile.
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