lundi 5 octobre 2009

Dette du Québec en temps réel


La dette du Québec en temps réel

Dette du secteur public*

*Ce chiffre est une estimation fondée sur les données fournies par le ministère des Finances dans son Plan budgétaire 2009-2010, et ne tient pas compte des développements récents liés aux conditions économiques
(cliquez ici pour plus de détails).


dimanche 4 octobre 2009

Assez, c’est assez!






Nathalie Elgrably-Levy, Économiste
Le Journal de Montréal, p. 23
01 octobre 2009


Les politiciens sont difficiles à suivre. Et pour cause! Ils sont capables de défendre tout et son contraire!

Il y a quelques mois à peine, on attribuait les troubles économiques à la faiblesse des dépenses de consommation. Tout irait mieux si les consommateurs déliaient les cordons de leurs bourses, disait-on.

La première prémisse largement véhiculée est donc fort simple: pour que l’économie prospère, il faut que les Québécois dépensent. Et s’ils ne sont pas d’humeur dépensière? Dans ce cas, l’État doit se substituer aux consommateurs et augmenter ses dépenses publiques. On disait même que les déficits étaient l’antidote à la crise économique. Admettons!

Comme il fallait s’y attendre, cette logique a mis le Québec dans le rouge, et le gouvernement Charest doit maintenant trouver des moyens pour remettre la province sur la voie de l’équilibre. Son parti s’est d’ailleurs réuni le week-end dernier pour évaluer l’effort financier supplémentaire qui sera demandé aux contribuables. Implicitement, la seconde prémisse est donc que la santé des finances publiques passe par les poches des Québécois. Un classique!

Or, les deux prémisses sont incompatibles. D’une part, l’État nous dit de dépenser plus pour relancer l’économie, et d’autre part il veut réduire notre pouvoir d’achat en augmentant tarifs et impôts. Bravo pour la cohérence!

Ce n’est pas tout. Québec a récemment affirmé s’endetter pour stimuler l’économie. Maintenant, pour contrer l’endettement, il veut augmenter les impôts et les tarifs, ce qui aura pour effet de ralentir l’économie. Un ralentissement qu’il voudra plus tard maîtriser par une hausse de l’endettement, lequel l’obligera encore à alourdir le fardeau fiscal, etc. En somme, plus l’État veut soutenir l’économie, plus il est contraint de l’affaiblir.

Le véritable problème, ce n’est donc ni le coût trop bas de l’électricité ni le niveau de la taxe de vente. C’est surtout que nos élus sont prisonniers d’une logique schizophrénique héritée de la Révolution tranquille alors qu’on entretenait l’idéal de l’État-providence. Un demi-siècle plus tard, le Québec est l’une des régions les plus pauvres et les moins productives en Amérique du Nord. Et bien que nous soyons parmi les contribuables les plus taxés, Québec enregistre une dette importante qui augmente dangereusement. Après des décennies d’excès, on se réveille avec la gueule de bois.

Aujourd’hui, Québec vit aux crochets des travailleurs et leur en demande toujours plus. Il a été fiscalement indiscipliné et compte sur les contribuables pour regarnir ses coffres. Mais une hausse des tarifs et des taxes ne changera rien, car la mentalité keynésienne a amené Québec a développé une dépendance face à la dépense. Nos élus sont devenus des «accros du shopping»! Et plus on leur donnera d’argent, plus ils en dépenseront. Tout comme ce n’est pas en fournissant de la drogue au toxicomane qu’il pourra se libérer de sa dépendance, ce n’est pas en faisant les frais des extravagances budgétaires de Québec que la province retrouvera la santé fiscale.

Les Québécois travaillent dur pour gagner leur argent, et il est fondamentalement injuste qu’ils doivent se priver parce que le grand argentier est incapable de boucler son budget. Jean Charest compte tenir une «vaste consultation» sur les mesures à adopter pour revenir à l’équilibre budgétaire. Saisissons donc l’occasion pour lui faire comprendre clairement que nous contribuons déjà plus que notre juste part, qu’il est indécent de nous en demander davantage, et que son gouvernement devrait s’inspirer de la population… et apprendre à vivre selon ses moyens. Assez, c’est assez!

Nathalie Elgrably-Lévy est économiste senior à l'Institut économique de Montréal.

* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.

jeudi 24 septembre 2009

Tourner la page




Nathalie Elgrably-Levy, Économiste
Le Journal de Montréal, p. 23
24 septembre 2009


À Ottawa comme à Québec, les élus s’enorgueillissent de voler à la rescousse d’entreprises au bord de la faillite. Au fil des décennies, des milliards ont ainsi été pris dans la poche des contribuables pour les injecter dans les coffres d’entreprises déficitaires dans l’espoir de leur épargner une mort imminente.

Certes, les opérations de sauvetage sont motivées par de bons sentiments: on veut protéger une industrie et conserver des emplois. Mais les résultats importent plus que les intentions. Or, les résultats sont décevants! En voici quelques exemples:

- Usine Papiers Gaspésia à Chandler. Investissements : 300 millions $. Statut : fermée.

- Norsk Hydro à Bécancour. Investissements: 250 millions. Statut: fermée.

- Usine Magnola à Asbestos. Investissements: plus d’un milliard. Statut: fermée.

- GM à Boisbriand. Investissements: près de 100 millions. Statut: fermée.

- Usine Hyundai à Bromont. Investissements: 200 millions. Statut: fermée.

- Hippodrome de Montréal. Investissements: 400 millions. Statut: en faillite.

À cette liste, on peut ajouter les pertes de 143 millions $ occasionnées par la faillite de 3500 entreprises dont les prêts avaient été garantis par la Société de développement industriel après l’instauration du tristement célèbre «Plan Paillé».

Et ce n’est là que la pointe de l’iceberg. Qui sait combien coûtent aux contribuables les 1800 programmes d’aide gérés par les deux paliers de gouvernement?

Nos élus auraient dû rapidement comprendre qu’on ne gagne rien à subventionner des activités déficitaires. Mais comme c’est l’argent des contribuables qu’ils ont dilapidé et non le leur, ils n’ont pas retenu la leçon. Il faut dire qu’il est toujours facile d’être généreux avec l’argent des autres! Aujourd’hui, la papetière AbitibiBowater est en faillite. Elle a accumulé une dette de 8 milliards et, entre avril et juin, ses revenus ont chuté de 44% tandis que ses pertes ont atteint 510 millions.

Pour aider l’entreprise, Québec a déjà accordé une garantie de prêt de 100 millions, et de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer une contribution plus substantielle, notamment d’Ottawa. Mais, on s’en doute, à l’instar des opérations de sauvetage énoncées plus haut, celle-ci se soldera également par un échec.

La raison en est fort simple: l’injection de fonds publics est une mauvaise solution à un faux problème. Si Abitibibowater est déficitaire, c’est parce la demande et le prix du papier diminuent. Les journaux disparaissent, et ceux qui résistent ont réduit leurs tirages; l’utilisation de papier, sous quelque forme que ce soit, a diminué en raison des nouvelles technologies et des préoccupations environnementales. Les conditions qui permirent la croissance du secteur forestier aux 19ième et 20ième siècles ne se reproduiront probablement jamais, et aucune subvention gouvernementale ne pourra rien y faire. Au mieux, l’aide prolongera l’agonie d’Abitibibowater, mais elle ne pourra pas lui rendre sa rentabilité.

L’histoire abonde d’exemples. Le métier de fabricant de chandelles s’est éteint avec l’avènement de l’électricité; l’automobile a occasionné la quasi-disparition du métier de maréchal-ferrant; l’imprimerie a rendu inutiles les scribes et les moines copistes; le prêt-à-porter a dépouillé les tailleurs d’habits; etc. Selon le contexte et l’époque, des industries naissent, et d’autres disparaissent. C’est l’histoire de l’humanité. C’est le prix de l’évolution.

Certes, il est triste de voir des travailleurs perdre leur emploi, et il est de notre devoir de leur faciliter la transition vers d’autres entreprises ou d’autres industries. Mais subventionner un secteur en déclin, c’est se battre contre des moulins à vent et reproduire les fiascos du passé. Le papier n’a plus la cote? Tournons la page!

Nathalie Elgrably-Lévy est économiste senior à l'Institut économique de Montréal.

* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.

L'ONU , sauce verte






Guy Sorman, Économiste
New-York, NY
23 septembre 2009





Le monde va bien : le Soudan est en paix, le Congo est calme, le Proche-Orient prospère, Taiwan n’est plus menacé, le Venezuela n’inquiète plus, les Tibétains sont joyeux, les Talibans en retraite, El Quaida a disparu, la prolifération nucléaire est stoppée, les pandémies virales sont éteintes. N’est-ce pas ce qui se déduit de l’Assemblée générale des Nations Unies, ce jour à New-York ? Aucune de ces menaces sur l’ordre mondial que l’ONU incarne, n’ayant été publiquement débattue à la tribune par les chefs d’Etat qui se succèdent, on en conclut que ces dangers n’existent pas ou pour le moins, ne sont pas prioritaires. Humour noir ? Ironie déplacée ? Je constate que les intervenants n’évoquent que le réchauffement climatique et que les applaudissements dans la salle des conférences sont proportionnés à la réduction de Dioxyde de carbone à laquelle chacun s’engage. Ou feint de s’engager. Entre les Etats-Unis et la Chine, la compétition ne porte plus sur la paix, la démocratie, le respect des minorités mais sur la météo hypothétique, dans vingt ans. « Plus Vert que moi, tu meurs », laisse entendre Hu Jintao en défi à Obama. On sait ce que valent les promesses d’un Président chinois, mais en popularité, voici Obama distancé. Le Premier ministre japonais, plus audacieux encore, a juré que d’ici 2020, les émissions de CO2 de son pays seraient réduites de 25% : compte tenue de la récession japonaise, voici un objectif qui pourrait bien être atteint.

Cet unanimisme béat autour du climat s’interprète : il confère aux intervenants une stature morale, une sorte de légitimité et les apparences de l’autorité. Cet engagement écologique est d’autant plus tentant qu’il porte sur le long terme de la part de chefs d’Etat à court terme. Pas plus Hu Jintao qu’Obama ou Sarkozy, n’auront à rendre des comptes en 2025.

L’assemblée générale de l’ONU est composée, on le sait, de kleptocrates, de tyrans et de quelques démocrates : il n’empêche qu’elle représente une esquisse d’ordre mondial légal. Mais en débattant de la Nature plutôt que de l’Humanité souffrante hic et nunc, l’ONU n’est plus qu’à la mode.

Une mode qui se démode ? L’Institut maritime Leibniz à Kiel, une autorité en climatologie, révèle ce jour que les températures moyennes mondiales n’ont pas varié depuis dix ans. Un « plateau » qui ne présume pas de l’avenir note l'étude , mais tout de même.

jeudi 17 septembre 2009

Écolocratie



Nathalie Elgrably-Lévy, Économiste
Le Journal de Montréal, p. 21
17 septembre 2009


Pendant des siècles, et jusqu’à la Révolution Tranquille, les comportements humains et les relations interpersonnelles étaient sous les diktats de l’Église. Aujourd’hui, les hommes en soutane exercent peu d’influence, et les valeurs religieuses s’effacent au profit de celles de l’extrémisme écologique.

Certes, éviter le gaspillage et veiller à la protection de l’environnement sont des principes incontestables que nous devrions tous respecter. Toutefois, un nombre croissant de fondamentalistes de l’environnement s’affairent à baliser nos gestes les plus banals, à nous dicter nos comportements et à imposer graduellement une écolocratie.

Pour faire preuve d’écocivisme, recycler, composter, et se servir de sacs réutilisables est jugé maintenant insuffisant. Il faut manger des produits bios cultivés localement, marcher ou prendre les transports en commun, éviter les voyages en avion, réduire le chauffage en hiver et la climatisation en été, s’éclairer avec des fluocompactes, sécher ses cheveux et son linge à l’air libre, boycotter les papiers mouchoirs, les serviettes de papier et les essuie-tout, remiser sa brosse à dents électrique, s’équiper d’un réveille-matin mécanique, passer le balai plutôt que l’aspirateur, faire son ménage avec du bicarbonate de soude, choisir les textiles bios, devenir végétarien, acheter usagé , limiter le nombre de fois qu’on tire la chasse d’eau, etc. Une ONG brésilienne a même lancé une campagne publicitaire pour convaincre les gens de faire pipi sous la douche!

Les commandements que doit observer l’éco-citoyen responsable sont multiples et touchent tous les aspects de la vie quotidienne, mais ils seraient, semble-t-il, indispensables pour sauver la planète. Il est évident qu’aucun sacrifice n’est trop important lorsque l’avenir de l’humanité et de son habitacle sont en jeu. À l’instar de la majorité des gens, je renoncerais au confort qu’offre la vie moderne et j’adopterais un style de vie qui rappelle celui de nos ancêtres si la vie sur terre en dépend. Mais avant de faire de l’écologie un principe supérieur auquel nous devons respect et obéissance inconditionnels, les sectateurs de la religion verte pourraient-ils répondre au préalable à quelques questions ?

1) Si l’être humain est responsable du réchauffement climatique, comment expliquer que la planète Mars se réchauffe alors qu’elle est inhabitée?

2) Si l’activité solaire est responsable de l’augmentation de la température sur Mars, pourquoi ne serait-elle pas également la cause des phénomènes observés sur Terre?

3) Comment expliquer les cycles de réchauffement et de refroidissement enregistrés bien avant l’avènement du moteur à combustion?

4) Comment expliquer que le niveau de CO2 était 8 fois plus élevé à l’époque des dinosaures qu’il ne l’est aujourd’hui?

5) Pourquoi les données des Nations-Unies ne révèlent-elles aucun réchauffement depuis 1995?

6) Que penser des scientifiques qui sont nombreux à annoncer un refroidissement de la planète?

7) Pourquoi persister à dire que le débat est clos alors que des centaines de scientifiques contestent la thèse du réchauffement?

Poser de telles questions, ce n’est pas attaquer l’écologie. Au contraire, c’est vouloir séparer le grain de l’ivraie, et éviter les dérives idéologiques qui engendrent des réglementations inutiles, absurdes et coûteuses. Et puis, n’est-ce pas au questionnement que nous devons l’avancement des connaissances?

En revanche, invoquer un pseudo consensus pour étouffer les voies discordantes, c’est assassiner la science pour entretenir une croyance. C’est mépriser la vérité au profit d’une écolocratie déterminée à imposer l’idéologie de la décroissance. Notre niveau de confort actuel est le résultat de milliers d’années de travail et d’efforts. Allons-nous vraiment y renoncer sans réel débat?

Nathalie Elgrably-Lévy est économiste senior à l'Institut économique de Montréal.

* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.

mercredi 16 septembre 2009

Réchauffement climatique : des politiques fondées sur de la pseudo science


Jean-Michel Bélouve
16-09-2009

* article initialement publié par nos partenaires de l'institut Turgot

Que d’événements sur le front du changement climatique pendant cet été 2009 ! Commençons par faire le point de certaines connaissances scientifiques. Les dernières nouvelles achèvent de faire voler en éclat le dogme du réchauffement lié à l’effet de serre et aux comportements humains.

Les lois de la nature contre la pseudoscience

L'annonce qui jette un froid

Le 4 septembre, le scoop nous arrivait de Genève, où se tenait une conférence internationale de l’Organisation Météorologique Mondiale, organe de l’ONU qui partage la gestion du GIEC avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement.

Un vent glacial a soufflé sur l’assistance lorsqu’une des sommités mondiales de l’océanographie, Mojib Latif a déclaré que le monde allait connaître vingt années de refroidissement ! Plusieurs médias ont rapporté la nouvelle, à l’exclusion notable de la presse et des télévisions francophones, plus que jamais vectrices de la pensée unique.

L’un des articles est signé de Fred Pierce et a été diffusé sur le web par le « New Scientist ».

Ce qui est remarquable n’est pas tant l’annonce de ce refroidissement, prédit depuis plusieurs années par la minorité de ceux qui affirment la prépondérance de l’activité solaire dans les variations climatiques, tels le Russe Oleg Sorokhtine, le Canadien Kenneth Trapping ou l’Australien David Archibald. Mais il s’agissait de scientifiques sceptiques de longue date sur le réchauffement dû à l’effet de serre.

Mojib Latif est un climatologue et océanographe d’envergure mondiale, Professeur à la Division des Sciences de l’Océan à l’Université Christian Albrecht de Kiel, membre de l’Académie des Sciences de Hambourg, c’est surtout l’un des principaux contributeurs et rédacteurs du GIEC, jusqu’ici connu pour son soutien à la théorie officielle de l’effet de serre.

Quand au journaliste, Fred Pierce, il a depuis plus de dix années rendu compte des travaux du GIEC, en termes mesurés, mais favorables.

Le Professeur Latif a annoncé au prestigieux parterre des membres et invités de l’OMM que, durant les années qui vont suivre, une tendance naturelle au refroidissement allait dominer et masquer le réchauffement causé par les humains.

Ce refroidissement résulterait de changements cycliques des courants océaniques et des températures de l’Atlantique Nord, un phénomène du nom d’« Oscillation Atlantique Nord ». Bien plus, il affirme que les variations climatiques observées depuis trente ans seraient partiellement dues à cette oscillation océanique.

Celle-ci serait également à l’origine de l’atténuation de la sécheresse observée dans les années 1970 et 1980 dans le Sahel, des changements dans le régime des moussons, de la multiplication des tempêtes de l’Atlantique Nord et de la fragmentation des glaces arctiques, tous événements climatiques mis au compte de l’effet de serre jusqu’ici. Mojib Latif avait déjà publié ces conclusions dans la revue « Nature » en 2008. N. S. Keenlyside, J. Jungclaus, L. Kornblueh et E. Roeckner étaient cosignataires de l’article.

Le soleil réchauffe tout le monde, sauf les réchauffistes

Si les phénomènes océanographiques constituent de puissants facteurs de variabilité climatique, il en est autant de l’activité solaire. Dans un article fort remarqué, et occulté par les médias français, l’organe de presse scientifique de la NASA, « Science@Nasa », publiait, le 9 mars dernier, sous le titre « Les taches solaires sont-elles en train de disparaître ? », les observations faites au National Solar Observatory de Tucson, Arizona, par les chercheurs Matt Penn et Bill Livingstone.

On sait bien depuis près de deux cents ans que l’activité solaire se mesure aux nombre de taches qui apparaissent à sa surface et qui occasionnent un réchauffement à la surface de la Terre et des planètes du système solaire.

Or, le GIEC et ses contributeurs ont toujours soutenu que le soleil n’exerçait qu’une influence minime par rapport à l’effet de serre. La NASA a depuis toujours soutenu le GIEC dans ses thèses, notamment par la voix du très médiatique directeur de son Goddard Institute for Space and Technology, le climatologue catastrophiste James Hansen.


La baisse de l'activité solaire nous vaudrait plus de nuages

Penn et Livingstone observent quotidiennement l’activité de notre astre depuis 17 ans, ainsi que le lien entre cette activité et le champ magnétique créé par ces taches solaires. Ils ont noté, de 1992 à aujourd’hui, une baisse régulière et importante de ce magnétisme, et prévoient que si la tendance se poursuit, le magnétisme solaire aura complètement disparu en 2015.

Un événement similaire s’est déjà produit entre 1645 et 1715 : il est connu sous le nom de « Minimum de Maunder », période caractérisée par un climat plus froid, aux hivers rigoureux, et qu’on a qualifié de « Petite ère glaciaire ».

De nombreux observateurs ont constaté que le soleil semblait « en panne » de taches solaires depuis deux ans, et attribuaient à ce fait le rafraîchissement observé depuis.

Cependant, Penn et Livingstone mettent en évidence une tendance longue, et donc susceptible de nous apporter au minimum quelques années de froideur et peut être une nouvelle petite ère glaciaire de plusieurs décennies.

Expliquons ce phénomène : depuis 1990, le physicien Henrik Svensmark, directeur de recherches au Centre Spatial National du Danemark, a élaboré une théorie selon laquelle le magnétisme créé par les taches solaires déviait de leur trajectoire une partie des rayons cosmiques se dirigeant vers la Terre. Ce phénomène a été identifié depuis très longtemps et est incontestable.

L’apport de Svensmark est d’avoir remarqué que les particules cosmiques sont comparables aux particules à haute énergie dont les physiciens matérialisent la trajectoire dans des chambres à brouillard, enceintes humides au sein desquelles les particules laissent des traces de fines gouttelettes d’eau que les expérimentateurs photographient lorsqu’ils provoquent des collisions entre ces particules.

Svensmark en a conclu que les rayons cosmiques traversant l’atmosphère, qui contient une petite quantité de vapeur d’eau, devaient provoquer les mêmes condensations, et être à l’origine de la formation de nuages, à la manière des traînées blanches que les avions laissent dans le ciel.
Reprenant les mesures faites depuis quelques décennies, il a observé une très bonne corrélation entre l’augmentation du nombre de taches solaires et une élévation des températures, et vice-versa. Les nuages réfléchissent le rayonnement solaire, renvoyant une partie de leur énergie vers l’espace.

Lorsque la couverture nuageuse s’étend, suite à une baisse de l’activité du soleil, il fait plus frais. Lorsque les nuages disparaissent en conséquence d’un fort magnétisme des taches solaires, la température s’élève. Svensmark déduit de ses observations que l’activité solaire ne fait pas que réchauffer directement notre planète, mais que cette action directe est fortement amplifiée par la diminution du bombardement cosmique, ce qui provoque l’amenuisement de la couverture nuageuse. Il a vérifié ces conclusions dans une série d’expériences de laboratoire baptisée « SKY ».

Enfin des recherches expérimentales

Mais il reste à expliquer exactement comment on passe de la vapeur d’eau à la formation de gouttelettes de condensation. Pour le déterminer, une expérimentation dotée de financements importants et d’une équipe étoffée de chercheurs est en cours, dans les locaux de l’accélérateur de particules du CERN de Genève, sous la direction du physicien Jasper Kirkby.

Dans une conférence donnée en mai 2009, Jasper Kirkby a présenté une hypothèse sur la chaîne microphysique et microchimique aboutissant à la formation d’une gouttelette puis d’un nuage.
Interviennent dans le processus les particules cosmiques qui ionisent l’atmosphère : les ions agglutinent des aérosols qui forment le noyau autour duquel viennent se coller les molécules d’eau.

Jasper Kirkby attend avec confiance les expériences des prochains mois, destinées à valider cette théorie. Dans l’hypothèse d’une confirmation, l’influence indirecte de l’activité solaire sur le forçage énergétique du système climatique terrestre deviendrait prépondérante. Un grand pas serait accompli dans la compréhension du climat.

On peut regretter que cette expérience, réalisée avec les importants moyens du CERN, n’ait pas été menée dès la fin de la décennie 1990, alors que Svensmark devait se contenter des maigres moyens de son laboratoire de Copenhague pour son expérience SKY ; mais l’argent allait aux recherches sur la responsabilité humaine dans les dérèglements du climat, et non à l’étude de la nature…

Une bonne nouvelle qui ne l'est pas pour tous

Tant les informations nous venant de Mojib Latif sur l’influence océanographique, que de la NASA, de Svensmark et de Kirkby sur l’activité solaire, constituent des contredits sévères pour la thèse du GIEC sur l’influence des gaz à effet de serre et des activités humaines.

Mais surtout, elles démolissent les prévisions climatiques catastrophistes émises au vu des prédictions de la vingtaine de modèles climatiques de circulation générale (MCG) qui concourent aux analyses du GIEC.

Ceux-ci prévoyaient une élévation de la température moyenne de +0,20° C par décennie dès le début du XXème siècle. Non seulement nous n’avons aucune élévation de température depuis 1998, mais celle de nos océans est en baisse depuis 2003, et celle de l’atmosphère depuis 2007.
Si cette tendance doit durer, on peut penser que tout le travail fait au GIEC depuis vingt ans n’est qu’un déplorable gaspillage de temps et d’argent.

Certes Mojib Latif, défendant le GIEC avec héroïsme, prétend qu’après deux décennies de refroidissement, l’effet de serre redeviendra prépondérant et que les températures repartiront à la hausse.

Mais alors, Professeur Latif, si la variabilité naturelle du climat au 21ème siècle est si puissante qu’elle masque complètement et même qu’elle surpasse l’effet de serre, pourquoi la variabilité naturelle n’aurait-elle pas été suffisante pour expliquer la légère variation de température de 0,7° C constatée au XXème siècle, que vous attribuez, vous et vos partenaires du GIEC, aux émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine ?

Plus un objet est éclairé, plus il réfléchit

D’ailleurs, un camouflet cuisant va être maintenant infligé aux modèles et à leurs auteurs.
C’est le Professeur Richard Lindzen, titulaire de la prestigieuse chaire « Alfred P. Sloane » du MIT (Massachussetts Institute of Technology) qui les sanctionne dans un article du 27 juillet 2009 : Richard Lindzen était un des responsables d’équipes de rédaction du GIEC jusqu’à ce qu’il claque les portes de cet organisme en 2001.

Richard Lindzen et Yong Sang Choi réfutent sans ambiguïté la validité des modèles MCG (modèles de circulation générale) dans un article accepté pour publication le 20 juillet 2009 par la « Geophysical Research Letter ».

Après examen des données recueillies au cours de la mission ERBE (1985-1999) du satellite ERBS de la NASA, les auteurs démontrent qu’à une élévation de température le système climatique répond par une augmentation du flux lumineux visible s’échappant de l’atmosphère vers l’espace, ce qui signifie une perte d’énergie solaire pour la Terre.
Une telle variation ne peut provenir que de l’augmentation de la surface de la couverture nuageuse, et indique une rétroaction négative du système qui, ainsi, limite naturellement l’échauffement.

C’est tout le contraire qu’indiquent les modèles MCG, programmés il est vrai, pour induire une rétroaction positive des nuages. L’un des principaux intérêts de l’article, pour le public, est de présenter une série de graphes très explicites et facile à comprendre pour les non spécialistes.
Les graphes ci-dessous présentent, en abscisse les variations de température, et en ordonnée, les variations de flux énergétique sortant de l’atmosphère dans le spectre de lumière visible.



Le modèle MCG français de l’Institut de Physique Simon Laplace (IPSL) est l’un des modèles présentés. Ces deux graphes tirés de l’article de Lindzen et Choi présentent, à gauche des mesures réalisées dans le cadre de la mission ERBE, à droite les prévisions correspondantes du modèle de l’IPSL.

Les données ERBE montrent que l’énergie perdue par la Terre est d’autant plus élevée que la température augmente, ce qui constitue une rétroaction négative à l’augmentation de température.

Celle de l’IPSL indique au contraire que lorsque la température augmente, la Terre perdrait moins d’énergie et donc se réchaufferait encore plus, ce qui résulte du fait que le modèle IPSL est programmé pour faire apparaître une rétroaction positive.

l’IPSL n’est pas le seul institut à avoir choisi cette option. Tous les modèles retenus par le GIEC pour ses évaluations prévoient une rétroaction positive. Lindzen présente les résultats de onze d’entre eux dans son article, et les courbes ressemblent toutes à celle de l’IPSL. Sur l’image ci-dessus, les 11 graphes présentés par Lindzen et Choi ont été regroupés par commodité sur un seul graphique.

L’article de Linzen et Choï peut être téléchargé. Jean Martin en fait le commentaire en français sur « Pensée Unique » , et Vincent Bénard, citant Jean Martin, commente tout cela d’une plume acerbe sous le titre provocateur « Changement climatique : les modèles du GIEC bons pour la poubelle ».

La théorie de l'effet de serre ne reposerait-elle que sur une absurdité mathématique ?

Or les théories que professent le GIEC ne se fondent que sur les simulations si gravement prises en défaut opérées par ces modèles. Aucune expérience scientifique n’a jamais prouvé ni montré l’existence de l’effet de serre. Cette théorie ne se fonde que sur un raisonnement physico-mathématique faux qui sera exposé un peu plus loin et sur des centaines de simulations informatiques dont les modèles ont été validés sur le seul fait qu’ils reproduisaient convenablement les variations de température du 20ème siècle. Pour cela, il a fallu procéder à des ajustements ardus et imaginer des émissions d’aérosols polluants qui auraient masqué les effets dudit effet de serre pendant la période de refroidissement allant de 1950 à 1975 !

Le fait que ces modèles aient été incapables de reproduire les températures de la période 1998-2009 devrait logiquement conduire à l’annulation de leur validation antérieure. Eh bien non, on se contente de demander et d’obtenir d’énormes crédits publics supplémentaires pour mettre au point des modèles encore plus sophistiqués et complexes et les mettre en œuvre sur des batteries d’ordinateurs toujours plus puissants.

Gageons qu’il en sortira des courbes de températures en régression jusqu’en 2030, suivies d’envolées stratosphériques du thermomètre, la variabilité naturelle du climat disparaissant par magie après cette date.

Des prédictions constamment contraires à des observations cruciales

Mais il y a pire ! Ces modèles, auxquels on avait réussi à faire reproduire les températures de l'atmosphère au siècle précédent, ne reproduisent en rien les autres paramètres climatiques !
Ils prédisent des évolutions totalement opposées aux observations scientifiques faites par ballon-sonde et par satellites sur l’évolution de l’humidité atmosphérique et les nuages. Pour leur part, les modèles évoquent une augmentation de l’humidité atmosphérique en relation avec l’augmentation du taux de CO2, ce qui est indispensable pour obtenir les hausses de températures désirées, alors que les mesures effectives montrent au contraire une baisse continue de l’humidité de 1948 à aujourd’hui.

Les modèles, qui sont incapables de simuler la formation des nuages, se contentent de se référer à des évaluations statistiques faisant apparaître une augmentation de la couverture nuageuse de 1984 à 1999, alors qu’au même moment la campagne d’observation par satellite déjà citée (ERBE) montrait au contraire une diminution de cette couverture nuageuse, suffisante pour expliquer la hausse de température survenue dans cette période, sans aucun besoin de recourir à l’effet de serre.

Tout cela est expliqué dans un de mes articles présenté par Vincent Bénard sur Objectif Liberté : « Le CO2 n’est pas le Responsable ».

En dehors des virtualités climatique des modèles, avons-nous dit, les théoriciens de l’effet de serre se basent sur un calcul d’un simplisme confondant, montrant que l’action du soleil justifierait une température moyenne de la Terre de -18° C, alors que la température moyenne réelle est de +15° C, et que la différence de +33° C ne peut provenir que de l’effet de serre.

Or, dans un volumineux document datant de février 2007, deux Allemands, le professeur de physique mathématique Gerhard Gerlich et le Docteur ès Sciences Ralf Tscheuschner ont démontré, entre autres, que les conclusions de ces théoriciens traduisaient une grave erreur de calcul : en fait, un calcul mathématiquement exact appliqué à leur théorie aboutirait à une température de... -129° C.

Dès lors, la preuve était faite que les prémisses physiques adoptées par ces théoriciens étaient non pertinentes.

Gerlich et Tscheuschner n’ont obtenu la publication de leur mémoire que le 30 janvier 2009, dans la prestigieuse revue « International Journal of Modern Physics ». C’est que les revues scientifiques sont dures à convaincre par les rédacteurs de textes qui dérangent. A ce jour, personne n’a réfuté les diverses conclusions des Allemands qui réfutent point par point la théorie de l’effet de serre.

De la pseudo-science subventionnée

La conclusion qui découle de tout cela est qu’il n’y a rien de fondé dans la théorie de l’effet de serre et du réchauffement climatique, qui se révèle n’être que de la pseudoscience.

Pourtant, c’est elle qu’on enseigne le plus souvent dans nos universités aux étudiants qui préparent mastères, Capes et agrégation. C’est elle que des climatologues réputés font figurer dans leurs livres et manuels, par psittacisme ou par complaisance. C’est d’elle que les grands médias occidentaux s’emparent en en exagérant à l’excès les conclusions alarmistes pour vous angoisser, vous culpabiliser et vous désinformer.

Une erreur qui vous coûtera cher

Plus grave encore, c’est à elle que les décideurs politiques font appel pour vous imposer des taxes carbone, des paquets climat énergie, des contraintes coûteuses sur les logements qu’on vous construit, les automobiles que vous achetez, pour signer des traités internationaux conclus sans vous consulter et qui ruinent votre avenir, celui de vos enfants et de toute votre descendance…

Et vous pouvez, légitimement vous demander comment cela est possible !


La machine infernale du changement climatique.

De tous temps, les femmes et les hommes ordinaires ont admiré les savants et fait confiance à la science. Copernic, Galilée, Newton, Pasteur et Einstein sont au Panthéon des personnages mythiques d’une histoire qui nous comble de fierté.

Hélas, le pouvoir politique du XXème siècle va tenter de soumettre la science à ses ambitions, et souvent, elle y parviendra. Qu’on se rappelle la monumentale aventure de l’opération Manhattan qui a conduit à la réalisation des bombes atomiques de Hiroshima et Nagasaki, et fortement influencé toute la géopolitique de la deuxième moitié du siècle précédent.

Qu’on se rappelle aussi, hélas, les théories raciales promues par les nazis (et d’autres !), et le Lyssenkisme qui a sévi sous Staline.

Un budget de recherche multiplié par 33... à condition d'aller dans un seul sens
Jusqu’en 1988, la jeune science climatique, toujours immature, recevait annuellement 180 millions de dollars de subventions des états occidentaux.

Sitôt le GIEC constitué, le budget annuel a bondi à deux milliards de dollars, essentiellement attribués à la recherche sur l’effet de serre, le réchauffement et la responsabilité humaine. Cette enveloppe a atteint cinq milliards de dollars à la fin des années 1990 et dépasse aujourd’hui les six milliards de dollars.

Profiteurs de la Vérité Officielle

Cette manne a profité à la NASA, alors déconsidérée pour les mésaventures tragiques de la navette Challenger, à la vingtaine de centres qui ont développé et mis en œuvre les modèles climatiques dont nous avons constaté l’inefficacité, et surtout a provoqué le création d’une multitude d’emplois de chercheurs dont la carrière ne dépend que d’une chose : démontrer la responsabilité humaine dans une évolution climatique potentiellement catastrophique.

Ajoutons aux salaires perçus par les chercheurs besogneux les ponts d’or faits aux mathématiciens d’exception qui se consacrent au développement de modèles et dont certains touchent des salaires qui se comparent à ceux de stars du football, la pluie d’honneurs qui se déverse sur les climatologues les plus médiatiques tels l’excessif James Hansen de la NASA qui multiplie les conférences à $80.000 l’unité et se voit comblé de récompenses scientifiques dont les gratifications se chiffrent en millions de dollars.

Célébrités locales

A notre petit niveau national, observons l’ego des stars locales que sont devenus Nicolas Hulot ou Hubert Reeves, ou encore l’influence subreptice de Jean Jouzel, directeur de l’IPSL, dont Richard Lindzen vient de ridiculiser les modèles, et qui trouve dans la manne publique ce qu’il faut pour faire vivre son Institut, tout en se parant du titre prestigieux et rémunérateur de Vice-président du GIEC et de consultant ayant l’écoute du Président Sarkozy.

Ce que vous dévoile la première section, les Français ne l’ont jamais lu dans leurs journaux habituels, ni vu à la télévision ou écouté à la radio.

Ou alors, il s’agit d’anglophones capables de lire et d’entendre ce que diffusent certains médias anglo-saxons.

Les habitués d’Internet peuvent apprendre pas mal de choses en consultant Pensée Unique, Skyfal et Objectif Liberté. Mais l’internaute qui lit l’anglais dispose d’une source inépuisable d’informations sur les dérives que le présent article dénonce.

La mission du journaliste est de publier toutes les informations utiles à la connaissance des lecteurs et concourant à un exercice efficace de leur droit de vote et de leur participation citoyenne.

En matière climatique, nos journalistes et communicants, dans leur majorité, ont choisi une autre voie. Ils veulent faire de la pédagogie, apporter leur soutient inconditionnel aux thèses de l’écologisme politique, réceptacle de toutes les rancœurs anticapitalistes, anticonsuméristes, altermondialistes et marxo-trotskystes. Comment en sont-ils arrivés là ?

Leur histoire fera le sujet d’un futur article. Mais les griefs les plus durs sont à réserver à nos décideurs politiques d’Occident.

Instituer une dictature de la peur

Toutes les décisions politiques nationales, européennes et mondiales sur le climat sont inspirées par le dossier scientifique exposé en première section.

La source unique en est le résumé pour décideurs politiques du GIEC, qui synthétise les volumineux rapports de mille pages des rédacteurs en en expurgeant toutes les réserves, les atténuations et les doutes : un document politique, et non pas scientifique, censé incarner le « consensus » de la communauté scientifique.

Anti-démocratie

Les gouvernants occidentaux prennent, sans consulter les populations, des orientations et des décisions qui obèrent leur avenir et celui de leur descendance pour cent ans et plus ! Est-ce aveuglement, ou choix délibéré ?

En terrorisant les individus, et en condamnant tous les gestes qu’ils accomplissent quotidiennement pour leur confort, ils font accepter des décisions contraires à l’intérêt public, dommageables pour les finances et les libertés individuelles.

Diffusion de fausses nouvelles

Ce qui apparaît patent, c’est que l’opération de désinformation dont les citoyens sont victimes, conduit ces derniers à des opinions et des choix électoraux fondés sur de la pseudoscience.

Il est atterrant que des responsables politiques exercent des options capitales pour l’avenir de nos sociétés au vu d’un dossier aussi peu crédible que celui de l’effet de serre d’origine humaine.
Leur démarche est contraire à toutes celles qu’on enseigne aux gestionnaires d'entreprise, à savoir poser le problème de façon pertinente, examiner toutes les éventualités, et, pour chacune d’entre elles, déterminer et évaluer toutes les solutions possibles.

A quoi ces comportements nous mènent-ils ?


KYOTO : la destruction industrielle de l’Occident

Ainsi que je le précisais dans mon article précédent, le Protocole de Kyoto a fait une distinction contestable entre 38 pays dits développés ou industrialisés, contraints à des limitations d’émissions de gaz à effet de serre et à des politiques de contrainte et de taxations, et 129 pays en développement, libres d’émettre tous les gaz que bon leur semble.

La distinction, pour la plupart des gens, repose sur la sélection de pays trop riches et gros consommateurs d’énergie, d’une part, et de pays pauvres qui ont besoin de progresser au plan économique d’autre part. Les 38 pays pénalisés figurent à l’annexe B du Protocole.

En fait, la distinction ne repose pas sur la prospérité respective des uns et des autres.
En rapprochant la liste des 38 du classement des pays dans l’ordre décroissant des PIB par habitant, on constate que les six premiers sont le Luxembourg, la Norvège, le Danemark, l’Islande et les Etats-Unis.

Contre les riches ou contre les blancs ?

Mais le septième, les Bermudes, malgré 41875 US$ de PIB/habitant, fait partie des pays exonérés de toute obligation. Il est vrai que c’est une nation d’Amérique Latine. Un peu plus bas, on voit apparaître en 24ème position, Singapour, avec US$ 27842 par tête, puis de la 27ème à la 31ème place, les Emirats Arabes Unis, Koweït, Brunei, le Groenland, les Iles Caïman, se situant entre 24200 et 20700 US$ par tête. Figurent encore dans le Top 50 Aruba, Israël, le Qatar, Taïwan, Macao, les Bahamas, Bahrein, tous pays « en développement » autorisés à émettre tous les gaz à effet de serre qu’ils désirent.

Dans la liste des pays soumis à contraintes et limitation, figurent la Lituanie (84ème), la Lettonie (85ème), la Russie (101ème, 4466 US$/habitant), la Bulgarie (110ème), la Biélorussie (124ème) et enfin l’Ukraine, 148ème, dont les habitants sont est encore plus pauvres que ceux de la Chine (145ème).

La richesse n’est donc pas le critère déterminant. On peut observer que la liste des 38 pays de l’annexe B sont des pays à ethnie majoritaire blanche. Même si ce n’est pas le critère déterminant, cela reste une indication.

En fait, la liste B regroupe tous les pays qui ont plus ou moins connu une industrialisation précoce.

Pourquoi les pays européens ont-ils accepté un partage sur un tel critère ? Je n’ai pas de réponse à cette question.

Pour les USA, on peut répondre : la délégation américaine était conduite par Timothy Wirth, le poulain d’Al Gore, agissant avec la bénédiction de Bill Clinton dont on connaît les sympathies pour le Nouvel Ordre Mondial.

De cette répartition inique va naître la principale tare du Protocole de Kyoto. Mais il convient de se référer aux paroles du grand artisan du Sommet de la Terre de Rio, en 1992, de la Convention-Cadre des nations Unies sur le Changement Climatique (1992, CCNUCC), et du Protocole lui-même, j’ai nommé Maurice Strong, maître incontesté des questions environnementales à l’ONU, et qui a fait de surprenantes déclarations :

« Nous devons en arriver au point où le salut du monde viendra de l’effondrement de la civilisation industrielle ». « Le seul espoir pour la planète n’est il pas l’effondrement de la civilisation industrielle ? N’est il pas de notre responsabilité de le provoquer ?»
Maurice Strong préconise pour l’Occident

« la recherche de la pauvreté, de la réduction de consommation des ressources et la fixation de normes de mortalité ».

N’oublions pas enfin l’admiration du Canadien pour le système politique chinois : pour lui, la Chine « s’embarque sur une voie distincte et sans précédent vers un nouveau modèle de développement basé sur l’utilisation des méthodes du capitalisme pour réaliser les objectifs du socialisme, une économie de marché socialiste ».

Toute la construction du système dont sont issus le GIEC, la CCNUCC, les politiques liées au changement climatique, le développement durable et les principes défendus par le GIEC en vue de la Conférence climatique de Copenhague sont issus d’une idéologie environnementale née des travaux du Club de Rome, de l’action du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, de la Commission Brundtland (1984-1987).

Contre la liberté et la richesse des autres

Cette idéologie veut détruire la croissance, réduire la population mondiale par des moyens non précisés, et recourt à la stratégie de la peur, fondée sur le changement climatique catastrophique, pour faire aboutir un certain nombre de projets liberticides et destructeurs de richesses.

Il convient de citer, à ce sujet, le rapport d’Alexander King et Bertrand Schneider, respectivement Président et Secrétaire général du Club de Rome, diffusé en 1993 sous le titre
« La Première Révolution Globale » :
« La possibilité d’un changement climatique irréversible avec des conséquences difficilement prévisibles est une menace imminente. De tels éléments de la problématique actuelle ont un caractère global et ne peuvent pas êtres combattus par des puissances isolées, même les plus grandes. Ce n’est que si les habitants de la planète réalisent qu’ils sont en face de dangers imminents et collectifs, qu’un pouvoir politique universel sera généré en vue d’une action unie pour assurer la survie de l’humanité ».
Page 4.

Et plus loin :

« En cherchant un ennemi commun à combattre, nous en vînmes à l’idée que la pollution, la menace de réchauffement global, les pénuries d’eau, la famine et autres dangers du même genre feraient l’affaire. Dans leur totalité et dans leurs interactions ces phénomènes constituent une menace commune que tout le monde doit affronter ensemble.

« Mais en désignant ces dangers-là comme étant l’ennemi, nous tombons dans le piège, dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs, à savoir prendre les symptômes pour la cause. Tous ces dangers sont causés par l’intervention humaine dans les processus naturels, et ce n’est que par des changements d’attitude et de comportement qu’ils peuvent être surmontés. L’ennemi véritable, c’est l’humanité elle-même ».
Page 75.

(Les numéros de page correspondent à ceux du document téléchargeable pointé par le lien ci-dessus) Ces idées sont celles qui animent la politique dite du « Nouvel Ordre Mondial », définie par le Président américain George H Bush en 1992, et promue par David Rockefeller, Henri Kissinger, Bzigniew Brzezinski, les Clinton, Maurice Strong, Al Gore, José Manuel Barroso et plusieurs personnalités de haut rang en Amérique du Nord, au Japon, en Europe et en France.

Ce mouvement vise à une mondialisation destructrice des souverainetés nationales et de la démocratie, et voudrait mettre à la tête du monde une élite éclairée de banquiers et d’intellectuels qui se prétendent capables de résoudre les grands problèmes globaux de changement climatique, de terrorisme, d’épidémies, de guerres, de dissémination nucléaire, de surpopulation, de monnaie unique globale, de trafics de drogue, d’épuisement des ressources naturelles, etc.

Cette politique est en germe dans le Protocole de Kyoto. Le but des champions du Nouvel ordre Mondial est de la consacrer par des mesures décisives à Copenhague, en décembre 2009.

Il s’agit d’imposer à l’Occident des contraintes telles qu’elles vont nécessairement réduire son potentiel économique, abaisser le pouvoir d’achat et les revenus de ses habitants, et faire émerger de nouveaux pays tels la Chine, l’Inde, le Brésil, libres de développer leurs économies comme bon leur semble, bénéficiaires des largesses de l’Occident condamné à verser une part de son PIB et de transférer massivement sa technologie aux pays en développement, pour prix de sa responsabilité historique dans l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère et de la surconsommation des ressources naturelles par ses habitants.

Pour ces élites apatrides, qui associent les principaux magnats des affaires et des banques à des politiciens de haut rang, affaiblir l’économie occidentale et promouvoir celle des pays pauvres n’offre que des avantages, des occasions exceptionnelles d’affaires et de domination.

Le projet exclusif de dirigeants qui haïssent ce qu'ils sont

Il ne faut cependant pas redouter à l’excès les ambitions mégalomaniaques de ce mouvement. La Chine, l’Inde, la Russie, l’Australie, voire le Japon, n’adhèrent pas à cette idéologie et abordent Copenhague avec des atouts et des ambitions qui se situent à l’opposé des rêves de l’environnementalisme politique et du Nouvel Ordre Mondial.

La Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud et le Mexique ne veulent qu’une chose : la croissance économique. Le CO2, ils s’en moquent et n’y croient pas. L’Afrique sub-saharienne se rassemble autour d’une unique ambition : obtenir un maximum d’argent des pays occidentaux, et peu leur importe le reste.

Parmi les nations occidentales, l’Australie s’éloigne toujours plus de l’esprit de Kyoto. Son sénat vient de rejeter une loi qui voulait instituer des contraintes en matière d’émissions de gaz à effet de serre, de bourse aux crédits carbone et de taxations environnementales. Il en est de même de la Nouvelle Zélande.

Les autorités japonaises restent silencieuses, dûment averties par leur Conseil scientifique qui voit dans les prédictions des climatologues des élucubrations de nouveaux prophètes et charlatans.

La Russie, qui a bénéficié de dispositions favorables du Protocole de Kyoto à son égard et obtenu en échange de sa ratification de pouvoir entrer dans l’OMC, prend de la distance maintenant qu’il s’agit de faire des efforts, et rappelle, à juste titre, qu’elle est bien moins prospère que de nombreux pays dits en développement et exemptés de toutes contraintes. Ses ambitions de croissance économique et la forte dépendance de ses finances aux marchés du gaz et du pétrole l’incitent à la prudence vis-à-vis de nouvelles initiatives climatiques.

Les pays européens sont divisés. La plupart d’entre eux ne veulent pas envisager que la Chine et l’Inde continuent à être absentes de l’annexe B.

Les champions

En définitive, les seuls gouvernements à vouloir aller résolument de l’avant dans l’auto-flagellation climatique sont ceux d’Obama, du Royaume Uni, de France, d’Allemagne et de Suède.

Encore faut-il qu’Obama voie aboutir sa loi Clean Energy and Security Act, connue sous le nom de Waxman-Markey Bill. Or le vote du Sénat en sa faveur parait de moins en moins assuré, et si le Président américain voyait sa politique environnementale désavouée et son rêve de leadership climatique mondial brisé, il ne pèserait pas d’un grand poids dans les négociations de fin d’année.

Spécialités locales

Un mot de la politique du gouvernement français, ardent défenseur du paquet climat-énergie européen, initiateur d’une contribution climat énergie qui dresse 75% des français contre elle.
Le Premier ministre François Fillon a reçu en juin dernier une note de veille sur la position chinoise de la part du Centre d’Analyse Stratégique (CAS). Cet organe a pour mission d’éclairer le Gouvernement dans la définition et la mise en œuvre de ses orientations stratégiques en matière économique, sociale, environnementale ou culturelle.

Le CAS commence par un éloge de la Chine et de son gouvernement pour sa politique environnementale. Il rappelle ensuite le refus catégorique de la Chine de s’engager sur des objectifs de limitation d’émission de gaz à effet de serre, sur son exigence de voir les pays développés réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 40% par rapport à celles de l’année de référence 1990, verser 1% de leur PIB aux pays en développement et réaliser des transferts massifs de technologie en faveur de ces pays émergeants.

Magnanimité chinoise

Elle confirme le refus farouche de la Chine de voir s’établir des taxes aux frontières sur les produits chinois, ainsi que le souhaite Nicolas Sarkozy et que le prévoit le Waxman Markey Bill. Mais le Centre d’Analyse Stratégique pense que la Chine finira par s’accommoder d’une réduction limitée à 25% des émissions des pays de l’annexe B, d’un versement de 0,5 % seulement des PIB des 38 pays de cette annexe, pourvu que les occidentaux procèdent à des transferts massifs de technologie et, surtout, souscrivent à une modification des règlements internationaux sur les droits à la propriété industrielle (DPI) qui aboutirait à plus de tolérance en faveur des contrefaçons chinoises !

En filigrane, on perçoit le conseil du CAS de saisir cette occasion inespérée d’aboutir un accord à Copenhague. Fort heureusement, la France n’est pas seule et n’influera que modestement au sein des pays engagés dans cette foire d’empoigne.

Les chances d'un échec

Copenhague aboutira probablement à une décision de principe pour poursuivre les négociations en 2010 et 2011. La situation présente n’augure pas d’un accord pour décembre prochain.
D’ici 2011, nous aurons acquis plus de certitudes en matière de science climatique, et subi peut-être un ou deux hivers rigoureux.

Il serait étonnant, et pour tout dire attristant, de voir les populations demeurer éternellement passives devant les manipulations et les spoliations dont elles sont victimes.

Mais les défenseurs acharnés de l’effet de serre et les écologistes activistes ne désarmeront pas, ancrés dans une sorte de dissonance cognitive qui les empêche de tenir compte des réalités.
L’affaire du changement climatique risque d’évoluer vers des fractures idéologiques et sociales, voire même des affrontements, au sein des populations trop engagées dans la lutte contre le prétendu effet de serre.

De tous ces désordres, il faudra bien que certains responsables rendent un jour des comptes!
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lundi 14 septembre 2009

Norman Borlaug: death of a humanist







Guy Sorman, Économiste
14 septembre 2009





Norman Borlaug, who has just died at age 95 in Dallas, was an exception among living Nobel Peace Prize beneficiaries: he actually deserved the award, which he received in 1970. This media-shy and extremely modest scientist, who served on the faculty at Texas A&M University, saved from hunger hundreds of millions of starving peasants around the world. Well known in Mexico and India as the Father of the Green Revolution, he never accepted this pompous title. He defined himself instead as a skillful plant breeder whose career had been defined by a tough childhood on an Iowa farm, where he first wondered why plants grew better in some places than others. When the Rockefeller Foundation began fighting hunger in Mexico in the 1950s, Borlaug joined the team. He took the initiative to cross Mexican wheat with fungus-resistant varieties from elsewhere. Mexican crops became fungus free, and Mexican farmers could now feed themselves and sell the surplus.

Borlaug achieved a more spectacular breakthrough, obtained again by crossing varieties, in 1953. He grew a short wheat strain, initially from Hokkaido, Japan, with a large seed head. This meant that a small plant, when fed with water and fertilizer, would not bend: with a shorter stem and a big head, the yield increases without needing more land. As a result, the output on the same amount of land could thus be quadrupled. In 1967, when a famine had struck India, M. S. Swaminathan, a plant scientist working in New Delhi, learned of Borlaug’s breakthrough. Indira Gandhi was then prime minister. A fierce nationalist, she wanted no help from abroad—and certainly not from the United States. Swaminathan, however, convinced Gandhi to listen to Borlaug. When Swaminathan reached him by phone in Mexico, Borlaug ( this is what he told me ) packed some of his miracle dwarf-wheat seeds into his attaché-case and took the next plane to India. Together with Swaminathan, Borlaug adapted the semi-dwarf wheat to India’s local conditions. Later, Swaminathan would apply the same techniques to rice. The semi-dwarf wheat for Northern India and semi-dwarf rice for Southern India shifted the country from famine to agricultural surplus. Under the guidance of Swaminathan, with the constant supervision of his mentor, the semi-dwarf rice conquered the rest of Asia.

Borlaug saw Africa as his next frontier. Sudan, where he travelled extensively in the 1990s, seemed the perfect place, with the right land and climate conditions to start an African Green Revolution. Due to political circumstances in Sudan, however, he could only create some experimental farms. The results, while convincing, were never extended to the rest of the country, let alone the continent.

Borlaug was no innocent scientist: he knew that science could feed the world only when political conditions were right. In the case of India and Mexico, the semi-dwarf wheat and rice worked marvels because the farmers owned their own land. As private owners, they had a vested interest in using more expensive seeds that would produce a higher yield. Local authorities provided the water for irrigation: both the Mexican and Indian governments did it right, later followed by Indonesia, Thailand, and the Philippines. But without private entrepreneurs, the Green Revolution would not have taken place. While touring the world, Borlaug always stressed that seeds by themselves could not eradicate hunger. Private property, entrepreneurship, and reliable governments were essential prerequisites.

Borlaug’s pro-market advocacy did not please everyone in the Third World. The Indian Left always saw the Green Revolution as an engine of injustice, and it attacked Borlaug for generating a social divide. It’s true that the most dynamic farmers in India did become wealthy, but the poor became poorer only relative to the new bourgeoisie. This quarrel about Borlaug’s influence is less relevant today, since poor farmers in Asia have begun leaving the countryside to work in urban industries. Moreover, in Asia, Swaminathan has been able to introduce new crops that do not require extensive land or water, like mushrooms .

Throughout his life, Borlaug never stopped training young teams of advanced plant breeders from around the world. His great joy was to be surrounded with a diverse crowd of researchers at his Mexico and Texas labs. The wonderful legacy of the Green Revolution that Norman Borlaug gave birth to should be better known, not only for what it brought to mankind, but also as a permanent lesson for the future. Honest science, when coupled with entrepreneurship and reliable government, can solve the major threats against human life. The oldest human plague, famine, has been eradicated through these means. The next human plague, whatever it may be, deserves similar treatment.

dimanche 13 septembre 2009

L’économie ment peu.










Guy Sorman, Économiste
09 septembre 2009





LA crise signe-t-elle la fin de la science économique ? Telle est la position du journal Le Monde, délibérément provocateur. Je suis supposé par ce journal, trop d’honneur, incarner l’économiste auto-satisfait qui n’a rien vu venir. Voici ma réponse, publiée ce jour :

La récession est une aubaine pour ceux que l’économie agace et plus encore, pour ceux que l’économie de marché insupporte : « Les Français n’ont pas la tête économique mais politique », écrivait Alexis de Tocqueville en 1848. À ce peu d’affinité pour l’économie s’ajoutent chez nous, une aversion pour le capitalisme et un penchant vers l’intervention forte de l’Etat. Accuser les économistes de n’avoir pas prévu la crise et les libéraux de l’avoir provoqué par leurs excès, s’inscrit dans une bataille dont la science économique n’est pas le seul enjeu : l’économie et les économistes se trouvent au croisement de l’idéologie et de la science.

L’économie est tout de même une science. Elle l’est parce que les économistes – reconnus comme tels par leurs pairs -- suivent une démarche véritablement scientifique. Partant des faits constatés, on les mesure, on cherche des récurrences, on en tire des modèles, on soumet ces modèles à la critique et on les confronte à la réalité : la science économique progresse ainsi d’une hypothèse falsifiable à l’autre. Certains modèles résistent à l’épreuve du temps et des faits : ils deviennent des lois exprimables en langage mathématique. Le nombre de ces lois économiques, passées de la théorie à l’action, augmente, elles produisent des résultats mesurables : la croissance principalement. L’économie est une science puisqu’elle progresse, selon la définition même de toute science par Karl Popper, et elle améliore le sort d’une fraction croissante de l’humanité. Considérons l’histoire du vingtième siècle depuis 1945 : il est indéniable que des millions d’êtres humains sont sortis de la pauvreté et que ce nombre s’amplifie. Miracle ? Si l’Europe de l’Est se reconstruit, si le Brésil, l’Inde ou la Chine progressent, ce n’est pas pour avoir changé de culture, ni même de régime politique, ni découvert des richesses naturelles. L’unique changement qui les a fait passer de la misère au mieux-être, fut celui des stratégies recommandées par la science économique : le libre échange, la concurrence entre entreprises, l’émission de monnaies stables. Ces stratégies ont été des recettes de croissance transférées du laboratoire à la pratique : la bonne science économique sauve donc des vies tandis que la mauvaise en supprime ou les gâche. Ces bons principes efficaces - il en est d’autres tels la relation entre niveau de salaire et chômage, la « création destructrice « ou principe de Schumpeter, les avantages de la répartition des risques financiers ou titrisation - sont des acquis qui forment un consensus. Les querelles entre économistes sont vives mais elles se situent, généralement, à l’intérieur de ce paradigme : celui qui conteste le principe même du libre échange ou préconise l’inflation, est à l’économie ce que le rebouteux est à la chirurgie. Les économistes américains qu’on loue en Europe, tel Paul Krugman parce que social démocrate, et Joseph Stiglitz parce qu’anti mondialiste (tous deux tenus à l’écart par Barack Obama) se situent tout de même à l’intérieur du paradigme : Stiglitz ne nie pas l’efficacité du libre échange contre la pauvreté, Krugman ne propose pas de substituer le socialisme au capitalisme. L’un et l’autre, dans leurs travaux universitaires comme dans leurs positions publiques, soulignent à l’envi les imperfections du marché. Mais nul économiste, fut-il archi-libéral, ne les nie ! Le débat entre libéraux et interventionnistes porte avant tout sur la manière de contenir ces imperfections. Les éliminer ? Nul n’y croit : des systèmes économiques idéaux sur le papier ont été expérimentés, grandeur nature, au vingtième siècle avec les résultats tragiques que l’on connaît. La grande querelle entre économistes ne porte que sur la réglementation publique.

Les interventionnistes attendent des Etats qu’ils réduisent les déséquilibres sur les marchés, dont les bonus des traders sont une manifestation parmi bien d’autres moins visibles. Les libéraux ne nient pas ces déséquilibres mais doutent que les gouvernements soient plus rationnels que les marchés : les marchés font des bulles mais les gouvernements font la guerre. Les capitalistes sont agités de passions déraisonnables mais les hommes politiques et les bureaucrates ne sont pas nécessairement plus sages ni désintéressés. Les économistes libéraux invitent donc à renforcer l’information sur les marchés : dans cette analyse libérale, les bulles spéculatives naissent, non pas de l’absence de règle, mais du manque d’informations qui conduit aux abus commis par les initiés. Jean Tirole, en France, est sur cette ligne.

Si l’économie est une science, que vaut une science qui ne prédit rien ? « Les économistes savent tout faire sauf prévoir «, déclarait Gérard Debreu, recevant le prix Nobel d’économie en 1983. En réalité, les économistes savent prévoir que des mauvaises politiques conduiront au pire. Geler les prix et le salaire, nationaliser les industries, fermer les frontières, imprimer de la monnaie, garantissent la misère : ceci est prévisible. Et au cours de la présente récession, il est remarquable que tous les gouvernements se soient accordés pour préserver le libre échange (au contraire de 1930), refinancer les banques (au contraire de 1930), éviter l’inflation (au contraire de 1974) : les acquis de la science économique ont évité de répéter les erreurs commises lors des crises antérieures. Or nul ne félicite les économistes pour les vingt-cinq années de croissance antérieure à la crise, ni lorsqu’ils évitent que la récession ne dégénère.

Prévoir et prévenir la crise de 2008 ? Il se trouve, a posteriori, des devins pour l’avoir annoncée, mais en l’état actuel des connaissances nul n’aurait pu la certifier. Les crises restent imprévisibles parce qu’elles résultent de la cristallisation de facteurs innombrables que l’on ne sait pas mesurer. On peut même envisager avec Benoît Mandelbrot, mathématicien et économiste français, que les marchés financiers étant aléatoires par définition, les crises resteront inévitables : seul un système économique fixe, sans innovation, serait prévisible. Innovation, croissance, crise sont liées : réglementer un seul de ces facteurs réagit sur tous les autres. Cette complexité éclaire le désaccord entre économistes sur la cause de la crise, en supposant qu’il n’y en ait eu qu’ une seule : les libéraux tiennent la Banque centrale américaine pour coupable d’avoir, par le crédit trop facile, suscité une bulle spéculative. Les interventionnistes attribuent aux manques de règles cette même spéculation. On saura les départager dans dix ans peut-être, quand suffisamment de données auront été rassemblées ; on pourra aussi conclure sur l’utilité ou non des relances publiques. À ce jour, on ne le peut pas.

L’économie de marché est imparfaite et ne conduit qu’à des progrès matériels et relatifs : autant de nuances ne séduiront jamais les amateurs de perfection. Seront déçus aussi les guetteurs d’apocalypse : de crise en crise, le capitalisme ne meurt pas mais rebondit. D’une crise à l’autre aussi, les économistes apprennent.

vendredi 11 septembre 2009

Choisir ses batailles



Nathalie Elgrably-Levy
Le Journal de Montréal, p.23
10 septembre 2009


À l'instar de l'Europe et de l'Amérique, le Canada profite de la crise économique et des scandales financiers pour déclencher une offensive sans précédent contre le secret bancaire qu'il tient responsable des maux qui nous touchent et des malversations des financiers véreux. Ottawa a d'ailleurs déjà signé des ententes de divulgation de renseignements privés avec la Suisse et les Pays-Bas, et espère convaincre d'autres pays d'en faire autant.

Certes, l'escroquerie est indéfendable et impardonnable. Mais partir en guerre contre les paradis fiscaux, c'est s'opposer à la concurrence fiscale entre États souverains. Est-il donc logique que certains États, qui choisissent d'offrir des lois fiscales avantageuses et de respecter la propriété privée, capitulent pour permettre à d'autres de préserver un régime fiscal oppressif? Surtout, la disparition des paradis fiscaux rendra-t-elle aux délinquants de la finance leur sens de l'éthique? On peut en douter!

Malgré tout, on applaudit les efforts du ministre Blackburn car, nous dit-on, ils permettent de réduire l'évasion fiscale. C'est oublier qu'elle n'est que le symptôme d'un trouble plus profond. Si les paradis fiscaux existent, c'est parce qu'il y a des enfers fiscaux. Les chercheurs ont montré que le principal déterminant de l'évasion fiscale, c'est le taux de taxation. L'OCDE a publié une étude qui le confirme, et Friedrich Schneider, expert en matière de fiscalité et professeur à l'Université Johannes Kepler en Autriche, abonde dans le même sens. Quand le contribuable sent qu'on le prend pour une piñata, il va naturellement tenter de protéger le fruit de son travail. Plutôt que de pointer du doigt les «juridictions non coopératives», le ministre du Revenu devrait donc faire un exercice d'introspection et se pencher sur la nature même du régime fiscal canadien qui, manifestement, est jugé non compétitif par bon nombre de citoyens.

Mais un tel exercice n'intéresse pas Ottawa qui défend sa position en affirmant que l'évasion fiscale force les gouvernements à taxer plus lourdement les contribuables incapables de se soustraire à l'impôt. Cet argument est grotesque! Un commerçant qui perd des clients au profit d'un concurrent augmente-t-il ses prix pour récupérer les revenus perdus? Évidemment pas! Le principe est le même dans le cas de l'évasion fiscale. Si l'État alourdit son fardeau fiscal pour compenser le manque à gagner, il ne fait qu'encourager les autres contribuables à chercher des échappatoires.

Contrairement à ce qu'on entend, la concurrence fiscale, au même titre que la concurrence entre les entreprises, est saine et bénéfique. Elle permet au contribuable de ne plus être une proie captive, ce qui contraint les gouvernements à contrôler leurs pulsions confiscatoires, et à dépenser les deniers publics de manière plus prudente. Elle permet aux travailleurs de conserver une portion plus importante de leurs revenus, ce qui favorise une hausse de l'épargne et de l'investissement, lesquels sont indispensables à la croissance économique. Elle attire la main-d'œuvre qualifiée ainsi que les capitaux financiers nécessaires au développement et à la création de richesse.

On peut comprendre qu'Ottawa n'apprécie pas la concurrence des paradis fiscaux. Mais les ententes de délation et la répression ne sont pas des solutions. Si certains pays ne garantissent plus le secret bancaire, d'autres sauteront sur l'occasion pour occuper cette niche. Si les épargnants ne peuvent plus faire confiance aux banques, ils trouveront d'autres moyens pour échapper à la dictature fiscale. La lutte sera vaine!

M. Blackburn choisit mal ses batailles. Il devrait plutôt travailler pour faire du Canada le plus attrayant des paradis fiscaux. Nous y gagnerons tous.


Nathalie Elgrably-Lévy est économiste senior à l'Institut économique de Montréal.

* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.

jeudi 3 septembre 2009

Les États-Unis s’endettent, profitons-en!





David Descôtaux, Économiste
www.journalmetro.com, p. Web
03 septembre 2009


Chaque matin au coin de ma rue, je croise Stéphane. Un sympathique colosse couvert de tatous. Il cogne du marteau et casse des briques, de 7 h du matin au coucher du soleil. C’est lui qui a bâti ma maison.

Stéphane possède son entreprise. Il est entrepreneur général. Des subventions, il n'en reçoit jamais. Pourtant, Stéphane crée des emplois, tout comme les Bombardier et GM de ce monde. Si le gouvernement lui donne 500 000 $, il va en engager des plombiers et des électriciens. Il va s’acheter de nouveaux outils, et faire «rouler» l’économie.

Mais Stéphane peut oublier ça. Les subventions, c'est comme les bonnes jobs; ça prend des contacts. Le politicien, en choisissant l’entreprise à subventionner, calcule combien ça lui rapporte politiquement.

Et Stéphane rapporte très peu politiquement...

Je propose une alternative à ce système inéquitable : si le gouvernement veut aider les entreprises – toutes les entreprises –, qu’il élimine ses programmes de subventions. Et avec l’argent économisé, qu’il réduise les impôts de TOUTES les entreprises.

Vous êtes étudiant et démarrez votre entreprise de jardinage cet été? Vous méritez de l’aide autant que Bombardier. Vous bûchez fort pour maintenir à flot votre firme de comptabilité? Ce qui est bon pour GM est bon pour vous!

Et diminuer les impôts des entreprises comporte un avantage majeur. Cet été, la chaîne de beignes et cafés Tim Hortons a déménagé – sur papier – son siège social au Canada. Pourquoi? Les impôts des entreprises sont bas ici. Une récente étude de la Banque de Montréal le confirme : en gardant les impôts bas, nous allons attirer plusieurs entreprises – surtout américaines.

Pourquoi américaines? Parce qu’Obama creuse des déficits monstrueux avec ses plans de relance - près d'un billion (1 000 G$) de dettes qui s'ajouteront chaque an pour les 10 prochaines années. Et la facture s’en vient. Washington devra augmenter les impôts pour la payer. Les entreprises voient venir le coup. Tim Hortons n’est qu’un début.

La bonne nouvelle: le taux d’imposition des entreprises au Canada est déjà faible, et va continuer de diminuer. Il est à 19 % aujourd’hui. Et Ottawa prévoit le baisser à 15 % d’ici 2012.

Ces baisses d’impôts vont-elles amputer les programmes sociaux? Non. L’arrivée de nouvelles entreprises va augmenter les recettes fiscales. Et en éliminant les subventions, l’État sauverait des sous - seulement au Québec, nous donnons plus de 5 G$ chaque année aux entreprises sous forme de subventions directes et indirectes. C'est le tiers du budget de l'Éducation!

Éliminons les subventions, et baissons les impôts. Voilà un plan de relance efficace... Et équitable.

David Descôteaux est économiste à l'Institut économique de Montréal.

La vraie question





Nathalie Elgrably-Levy
Le Journal de Montréal, p. 21
03 septembre 2009


Il y a eu la commission d’enquête sur le viaduc de la Concorde, la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodements raisonnables, la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire, et celle sur les conditions de vie des aînés. À ces commissions s’ajoutent les groupes de travail qui ont produit les rapports Castonguay, Montmarquette et Gagné.

Maintenant, Jean Charest nous annonce son intention de tenir une «vaste consultation» sur les mesures à adopter pour revenir à l’équilibre budgétaire. Il ne nous a pas consultés lorsqu’un de ses FIER (Fonds d’intervention économique régional) a versé une généreuse subvention pour la construction d’un hôtel de luxe pour chiens. Il n’a pas cherché notre approbation avant d’accorder à Alcoa des tarifs d’électricité ridiculement bas, ni avant d’engager plus de 50 millions $ dans l’édification d’un nouveau Colisée à Québec. Quand il s’agit de dépenser notre argent, Québec s’estime capable de décider.

Mais maintenant que les finances publiques se détériorent dangereusement, notre premier ministre cherche conseil auprès de la population. En apparence, il veut que l’on fasse le travail qui incombe au ministère des Finances et qu’on lui souffle ce qu’un gouvernement responsable devrait faire. Mais en vérité, il espère par-dessus tout pouvoir éviter l’odieux des mesures impopulaires qu’il concocte en les attribuant aux travaux de la prochaine commission.

Entre autres mesures, il a déjà annoncé que des hausses de tarifs sont à prévoir. En soi, l’idée est défendable, car le principe de l’utilisateur-payeur permet de freiner la surconsommation et de réduire le gaspillage. Mais pour qu’une nouvelle tarification soit justifiable et équitable, elle doit s’accompagner d’une réduction équivalente des impôts. Après tout, l’État s’approprie chaque année une partie du fruit de notre travail pour financer divers programmes dont il s’enorgueillit. Une hausse de tarif sans allégement fiscal reviendrait à nous faire payer deux fois pour le même service. Certes, ce serait une bénédiction pour les finances publiques, mais pour les Québécois, ce serait tout simplement du vol manifeste!

Il a également affirmé souhaiter un retour à l’équilibre budgétaire. Quelle arrogance que de parler d’un «retour» à l’équilibre, alors que le déficit zéro n’a jamais existé, si ce n’est grâce à de douteuses contorsions comptables! Jean Charest ignore-t-il que nous ne sommes pas dupes, et que nous savons pertinemment que seule l’existence d’un déficit budgétaire récurrent permet d’expliquer l’augmentation constante de la dette du Québec?

Ne sait-il pas que nous sommes également conscients qu’un État interventionniste qui taxe et subventionne est condamné à enregistrer des déficits? C’est une conséquence normale, car plus on taxe un comportement, plus les gens tentent de l’éviter, ce qui réduit l’assiette fiscale. Parallèlement, plus on subventionne un comportement, plus les gens sont nombreux à l’adopter, ce qui accroît les dépenses. Un déficit n’est donc que la manifestation visible de l’intervention de l’État dans une société.

Dans un tel contexte, une réflexion sur les finances publiques est inutile, car s’attaquer au symptôme ne règle rien. Il faut remonter à la source du problème et amorcer un débat sérieux sur le rôle de l’État dans la société québécoise. Que veulent les Québécois? Un État omni-présent qui souffre de boulimie fiscale? Ou un État moins interventionniste qui fait la promotion de la responsabilité individuelle et qui encourage le travail et l’entrepreneurship? Seules ces questions méritent une «vaste consultation». Mais Québec ne s’aventurera jamais sur ce terrain. On ne pose pas les questions pour lesquelles on ne veut pas entendre la réponse!

Nathalie Elgrably-Lévy est économiste senior à l'Institut économique de Montréal.

* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.