mercredi 19 décembre 2012

Du vin, des femmes et des armes d'assaut


La société américaine peut sembler étrange avec le 2e amendement de sa constitution.

Toutefois, il est fort à parier que si le pays était envahi par une armée étrangère, les citoyens américains ne les accueilleraient pas en leur offrant leurs plus belles femmes ainsi que leurs meilleures bouteilles de vin...

Yannick Gagné

Libre@penseur

19 décembre 2012

mardi 25 septembre 2012

Le mur, le mur, le mur!



Au moment où il est devenu plus qu'évident que le Québec frappera, de plein fouet, un mur à la fois budgétaire, financier, démographique et social, c'est armé de tire-pois et de certitudes économiques chamaniques grotesques que le Québec a décidé d'aborder le défi que représente l'endettement des nations.

Nous somme cuits...

Yannick Gagné
Libre@penseur
25 septembre 2012


mercredi 19 septembre 2012

You didn't build that




 The most unworthy president of the united States of America.

vendredi 31 août 2012

Mathieu Bock-Côté, ce nationaliste de droite.

Les délirants de l'identité sont tous menés par le pire des sentiment: la peur.

Si Mathieu Bock-Côté a du génie, c'est certainement celui qui lui permet de transposer, en mots, sa peur, dans toutes ses déclinaisons.

Malheureusement, à la base de toute peur - toute génialement présentée qu'elle soit -, il y a l'ignorance.

Le nationalisme, n'a jamais été que la peur des autres.  Ça n'a surtout jamais été synonyme de fierté et de confiance en ses moyens.

Un nationaliste de droite est une antinomie avec laquelle vit peut-être très bien un sociologue peu rigoureux, mais elle est inacceptable pour quelqu'un qui a du respect pour sa propre intelligence.

Yannick Gagné
Libre@penseur
31 août 2012

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mercredi 1 août 2012

Classified ads

For sale. A future former Potus. Has only served 4 years. Blows a lot of air with his mouth and has a full tank of it located on the top. You'll be always proud to show him to your friends and your mother-in-law. Does what he's made for, not to solve problems, but to relieve pain and reduce symptoms temporarily. If symptoms persist more than 3 years, discontinue use. May cause addiction. Comes with the teleprompter.

Yannick Gagné
Libre@penseur
1 août 2012

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mardi 31 juillet 2012

Cette élection m'emmerde

Cette élection me laisse de glace avec tous les partis qui sont à gauche du centre.

En plus de ne pas me sentir représenté, j'ai la désagréable impression d'avoir pris le train du bonheur factice en direction de la falaise, et ce, sans que je ne puisse intervenir dans le cours des événements. Ne pas avoir de prise sur mon destin me rend tout simplement dingue.

Tel un Casque bleu à qui on a interdit de tirer alors que toutes les horreurs, les injustices et les exactions se déroulent devant ses yeux.

Le même genre d'impuissance frustrante de l'eunuque qui travaille au bordel.

Bref, depuis que j'ai l'âge de voter, je ne suis jamais passé près d'avoir un gouvernement qui représente mes valeurs et mes choix - sauf peut-être en 2007.

On m'a bourré le crâne avec des soi-disant choix de sociétés à propos desquels je n'ai JAMAIS été consulté.

Tout ça arrive au moment où les ignares crient plus fort que jamais en faveur d'un système qu'ils n'appellent pas «communisme» mais qui en a tous les attributs. Tout ça avec la complicité outrancière de médias qui dépendent de ce système valorisant l'obséquiosité, la flagornerie et la pitié au détriment de toute responsabilité individuelle, de tout sens de l'initiative et de toute résilience.

Quand les sots imposent leur agenda, la société qui les tolère est déjà morte.

Je serai à l'extérieur du pays pour la première semaine et demie de la campagne et croyez-moi, je le serais pour le reste ainsi que pour le jour du vote, si j'en avais les moyens.

Yannick Gagné
Libre@penseur
31 juillet 2012

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dimanche 8 avril 2012

Les étudiants BS


Depuis plusieurs semaines, les étudiants de niveau universitaire et collégial, tentent d'attirer l'attention de la population - et surtout, du gouvernement - sur leurs misérables conditions de vie et sur l'agression sauvage qu'on s'apprête à leur faire subir, en l'occurrence, une hausse des droits de scolarité.

À qui en demande-t-on davantage?

Comme ceux qui les ont précédé, la génération estudiantine actuelle possède une pauvre culture politique et économique - tellement pauvre, du reste, que d'utiliser le verbe "posséder", relève d'une vue de l'esprit.

Or, pour ces étudiants, il paraît sensé de demander au gouvernement, et à la société en général, d'en faire davantage pour leur permettre, à eux, d'étudier sans avoir à subir quelque stress financier que ce soit, ni avant, ni pendant, ni après leurs précieuses études. Bref, une vision, certes idéaliste, mais relevant davantage du conte de fée que d'un certain réalisme issu d'une capacité de discernement et de connaissances économiques, politiques et sociologiques  élémentaires.

Je vais faire abstraction de toute l'indécence contenue dans les demandes des étudiants. Indécence qui s'apparente à celle du détrousseur de cadavre ou à celle de l'enfant prodigue qui exigerait de ses frères et sœurs, une partie de leur héritage.

Je ne dirai mot sur cette génération d'enfant-rois qui ont toujours fini par obtenir tout ce qu'ils voulaient, au moyen de protestations sous forme de crises ou de complètes désorganisations physiques et mentales.

Je n'insinuerai pas, non plus, que les étudiants se fichent éperdument de la qualité de l'enseignement et de la valeur du diplôme qu'ils reçoivent.

Et finalement, très loin de moi l'idée d'affirmer que les étudiants ne sont, ni plus ni moins que des "free loaders" produits par notre sacro-saint modèle québécois.

La raison de ces omissions est simple: on me taxerait de démagogie et je suis sensible.

Trêve de plaisanteries. Ce n'est que parce que, selon moi, ces théories, quoique plausibles, ne donnent pas une chance honnête aux étudiants de comprendre de quoi on les accuse. Ne serait-ce que parce qu'ils ne paient pas encore d'impôts; qu'ils n'ont jamais assumés de vraies responsabilités ou parce qu'ils n'ont jamais choisi de cours leur donnant une opportunité honnête de comprendre ce dont on parle.

On a énormément encouragé ces jeunes à s'exprimer durant leur enfance, et ce, même lorsqu'ils n'avaient absolument rien à dire ou même s'ils étaient incapable de structurer leur pensée clairement.

Maintenant, il faut les écouter, même lorsqu'ils n'ont rien à dire ou même quand leur discours - soit par manque de culture ou par ignorance crasse - manque cruellement de profondeur et de cohérence. Merci à leurs incompétents de parents et à la réforme pour nous avoir donné une génération compétente transversalement, mais carencée en termes de connaissances et de discernement.

Si ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement et que les mots pour le dire viennent aisément, il est clair que ces jeunes sont démunis sur le plan des idées et de l'analyse de ces dernières.

Il y a un dernier point sur lequel je ne m'attarderai pas trop et qui devrait faire réfléchir même les étudiants les plus militants. C'est l'idée selon laquelle il est extrêmement facile de réclamer davantage de quelqu'un qui n'a pas de visage; qui est personne et tout le monde à la fois, bref, qui est une espèce de masse informe et indéfinissable, en l'occurrence, la société.

En sachant que les personnes, pour qui ces jeunes sont les plus importants, sont - sauf exceptions - leurs propres parents, il est une question qui se pose légitimement: si faire des études universitaires entièrement payées, à rabais ou - si l'on préfère - sans endettement résiduel, est si important pour les étudiants, pourquoi les gens qui les connaissent le plus et qui, par conséquent, les aiment le plus, n'ont pas pensé que c'était suffisamment important pour s'imposer davantage de sacrifices afin d'être en mesure de payer entièrement leurs études universitaires, à leurs propres enfants? Comment des étudiants fiers peuvent-ils demander à la société et au gouvernement de le faire à la place de leurs propres parents?

Peut-être que chaque étudiant devrait plutôt manifester devant la maison de ses parents...

*****

En fait, je n'aborderai aucun des sujets mentionnés précédemment.

Je vais plutôt amener mon point en posant la question la plus pertinente qui n'a pas encore été posée jusqu'à maintenant, dans ce débat, et qui forcera les étudiants à argumenter en tenant compte des contraintes liées à leur choix :

À quelle partie de leur liberté sont-ils prêts à renoncer en échange d'études à rabais, voire gratuites, et ce, sans qu'ils n'aient à contracter de dettes ?

Payer c'est choisir. Qu'on soit de gauche, de droite ou perdu, si on sort de l'argent de nos poches, on veut avoir notre mot à dire et c'est tout à fait normal.

De plus, ce désir et/ou besoin a tendance à s'amplifier en fonction du prix relatif du bien ou service pour lequel on paye.

Si vous vous achetiez une automobile, accepteriez-vous que le vendeur choisisse le modèle, les options, la couleur ainsi que le niveau d'usure dudit véhicule, à votre place, en plus d’en fixer le prix? Sûrement pas.

Et si vous vous achetiez un iPad...

Imaginons un scénario catastrophe: Jean "Paillasson" Charest craque sous la pression - pas sous les arguments, car il faut conserver un minimum de réalisme - et, fait plus que marche arrière. Non seulement, il accorde la gratuité scolaire aux étudiants de niveau universitaire mais il leur garantit de sortir de l'université sans dettes.

Dans cet exemple, ce sont les contribuables qui paient. Ils auront donc leur mot à dire.

Que pourraient-ils exiger des étudiants et/ou du système scolaire ?

N'oublions pas qu'ils veulent en obtenir, au minimum, pour leur argent et qu'un contrôle strict, des coûts, soit exercé. C'est bien beau de payer pour une chose, mais à un moment donné, il faut savoir combien ça coûte pour faire une analyse coût/bénéfice digne de ce nom et pour savoir où on s'en va.

Voici quelques exemples de ce que les payeurs pourraient exiger :

§  Interdiction de changer de programme à moins d'avoir remboursé entièrement à l'université et à l'État les cours déjà suivis;

§  Contingentement en fonction des perspectives d'emploi;

§  Appariement des étudiants aux programmes en fonction des aptitudes et du potentiel de réussite dudit programme;

§  Un second bacc sera à la charge entière de l'étudiant;

§  Le bacc devra être suivi à raison de minimum 2 sessions par an, sur une période 3 ou 4 ans, selon ce qui est prévu pour le programme;

§  Un bacc ne pourra être interrompu sous aucune considération, sauf pour des raisons de santé majeures qui devront être confirmées par l'équipe médicale de l'établissement d'enseignement;

§  Les diplômés ne pourront s'établir ni travailler hors de la province à moins de rembourser intégralement le coût de leurs études. Une réduction équivalent à 1/35 des coûts de leurs études universitaires, par année complète de travail au Québec, pourra leur être consentie;

§  L'aide financière aux étudiants sera octroyée sous forme de bourses afin de combler les besoins en logements, en alimentation et en déplacements des étudiants;

§  Les bourses seront versées sous forme de coupons échangeables. La carte d'identité étudiante devra être présentée, à chaque fois, pour que les coupons soient acceptés;

§  Aucun alcool ni produit du tabac ne pourra être obtenu en échange de ces coupons;

§  Les étudiants devront obligatoirement fréquenter l'université, la plus près de la résidence de leurs parents, offrant le programme dans lequel ils ont été admis. Les étudiants qui devront quitter la résidence familiale, devront obligatoirement habiter dans les résidences du campus ou dans des appartements subventionnées par l'État et prévus à cet effet;

§  Afin de ne plus nuire à la productivité du reste de la population, il ne sera plus permis aux étudiants de posséder de permis de conduire ni de posséder d'autos et encore moins de pouvoir se présenter à l'université en automobile, en moto ou en scooter. Seuls la marche, le vélo et le transport en commun seront autorisés;

§  Le travail des étudiants universitaires sera dorénavant interdit;

§  La période estivale sera consacrée à des stages NON rémunérés et obligatoires pour l'obtention du diplôme;

§  Pour favoriser l'apprentissage et la réussite académique, les étudiants universitaires devront se soumettre à des tests physiques semestriels obligatoires servant à mesurer leur capacité et leur forme physique. Ceux qui échoueront, se verront expulsés de l'université et seront présumés avoir abandonné leurs études avec l'obligation de rembourser qui s'y rapporte;

§  Les outils de travail de l'étudiant seront fournis par leur université incluant un laptop certifié "government approved" de couleur rouge et peinturé au rouleau. La revente sera interdite et il demeurera en tout temps la propriété de l'université;

§  Il sera désormais interdit à toutes  banques, caisses et tous types d'institutions financières, de prêt ou de crédit, d'octroyer tout type de crédit à un étudiant;

§  Les universités auront l’obligation, à chaque session, de remercier les étudiants n’ayant pas atteint un certain niveau de performance scolaire afin de faire de la place pour de plus prometteurs.

Évidemment, les étudiants ainsi remerciés ne seront pas tenu de rembourser les cours suivi jusque-là.

Je pourrais continuer ainsi encore longtemps, mais c'est clair que tout le monde a saisi depuis le deuxième exemple.
D'ailleurs, vous ne trouvez pas que ça ressemble étrangement à un système qui a démontré sa faillite depuis longtemps. Le carré rouge lui sied à merveille.

Maintenant que tout le monde a compris, je pose de nouveau la question : "À quelle(s) partie(s) de votre liberté êtes-vous prêt à renoncer afin de profiter d'études universitaire à rabais, gratuites et/ou ne causant aucun endettement résiduel ?"

Et, si vous êtes en mesure d'identifier des pans de votre liberté que vous êtes prêts à sacrifier, je vous pose une dernière question...

Putain! Mais où est votre fierté ?

Yannick Gagné
Libre@penseur
6 avril 2012


mercredi 28 mars 2012

La peur de la liberté

Mes chaines, surtout ne détachez pas mes chaines. Elle sont ma sécurité. Sans elles, je serais exposés aux périls de la liberté. En plus, elles me font de beaux poignets, de jolies chevilles ainsi qu'un chic collier.

D'ailleurs, j'aimerais explorer la possibilité qu'on m'installe, ce qu'on appelle, une ceinture de chasteté.

Vous voyez, attaché comme ça, c'est très sécurisant, certes, mais rien n'empêche un proche, en qui j'ai entièrement confiance, de profiter de sa liberté afin de violer mon intégrité physique. J'aime les humains, mais ils sont si incapable de "dealer" avec la liberté, qu'il faudrait que le monde soit un gigantesque jardin zoologique afin que nous soyons tous protégés.

Lorsque nous auront réglé ce point, je vous soumettrai un dernier danger qui me guette: Une fois entièrement protégé de la liberté des autres, comment peut-on empêcher le ciel de me tomber sur la tête?


Yannick Gagné
Libre@penseur
28 mars 2012

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jeudi 2 février 2012

Et si Jean-François Lisée était médecin…



 - Bonjour monsieur Tremblay

- Bonjour Docteur Lisée

- Comment allez-vous?

- Eh bien, me semble que c’est pour ça que je suis venu. Pour que vous me disiez comment je vais.

- Ha! Ha! Ha! Quel bout en train, vous faites. Je vous sens un peu crispé et légèrement déprimé, est-ce que je me trompe?

- Vous avez raison. Mais que voulez-vous, la situation me stress au plus haut point. Le mot cancer, on espère ne jamais l’entendre de la bouche de son médecin et depuis que vous m’avez parlé de vos légers doutes à ce sujet, on dirait que je vis un cauchemar éveillé, et ce, même si vous m’avez dit que le risque était minime.

- Je vous avais dit de ne pas vous en faire. D’ailleurs, c’est vous qui m’avez amené sur ce terrain.

- Je le sais. Que voulez-vous, je suis mal fait.

- Détendez-vous un peu. Parlez-moi de vos projets d’avenir !

- Hein?

- Allez! Vous avez compris. Je veux que vous me parliez de vos projets d’avenir.

- Aaaahhh! Merci Docteur, merci mon Dieu. J’ai tellement eu peur. Vous ne savez pas à quel point vous m’enlevez un poids de sur les épaules.  Durant les deux dernières semaines, je ne vivais plus; je regardais mes enfants et ma femme, en me disant que je ne pourrais leur annoncer une aussi terrible nouvelle. Vous comprenez, Docteur, j’avais l’impression de les abandonner comme un lâche. Vous savez que ma femme n’a qu’un petit emploi à mi-temps et avec les problèmes de santé de mon plus vieux, on s’est passablement endetté dans les dernières années. Et puis, je me culpabilisais de ne jamais avoir pris d’assurance-vie.  Crisse que je me suis trouvé cave.  D’ailleurs, la première chose que je ferai en sortant de votre bureau, c’est aller rencontrer un courtier d’assurances.  Mes revenus ne me le permettent pas, mais j’en fais ma priorité… heu! Prioritaire.

- Bon! Voilà qui est intéressant.

- Je vais prendre plus de temps pour moi et avec ma conjointe aussi. Avec le brouhaha du travail, des enfants, des problèmes de santé et des problèmes financiers, on dirait qu’on s’est perdu de vue. On va se retrouver.

- Vous voyez comment une simple perception négative peut totalement empoisonner votre vie. On la remplace par du positif et tout redevient possible.

- C’est certain. Mais ce n’est pas qu’une perception. Si vous m’aviez annoncé que j’avais un cancer, il n’y a pas une idée positive qui m’aurait redonné sourire et espoir.

- Pourtant, vous faites la preuve du contraire.

- Bah! Si vous voulez. Je suis trop de bonne humeur pour m’obstiner. La vie me donne une seconde chance.

- Vous êtes beau à voir.

- Merci Docteur Lisée. Bon, ce n’est pas que je ne vous aime pas, au contraire, mais si on a terminé, je vais me rendre immédiatement chez un courtier d’assurances-vie.

-  Monsieur Tremblay, assoyez-vous.

- Ah bon!

- Vos examens ont révélé une petite anomalie au niveau de certaines cellules de vos poumons.  Il semble que certaines aient subi une mutation.

- Ben là! Ça veut dire quoi en clair?

- Monsieur Tremblay, ne perdez pas la belle attitude positive et rayonnante que vous aviez, il y a à peine une minute.

- Vous m’inquiétez.

- Lorsque des cellules entrent en mutation, elles sont généralement éliminées. Toutefois, il arrive que certaines de ces cellules demeurent en vie et qu’elles se mettent à se reproduire de manière désordonnées.

- … Un cancer???

- Bon bon! Tout de suite les gros mots. Calmez-vous, bon sens. Personnellement, je n’utilise pas ce mot car il a pris une connotation tellement péjorative avec le temps, au lieu de jouer son rôle, c’est-à-dire, de ne décrire qu’une pathologie.  Aujourd’hui, on accoleà ce mot,  des calamités telles que « mort » et « souffrances ».  Ce mot est tellement négatif…

- Mais vous veniez juste de me dire que je n’avais rien.

- C’est archi-faux. C’est vous qui êtes sauté aux conclusions, alors que je vous avais demandé de me parler de vos projets d’avenir.

- … Quel avenir? Vous vouliez me torturer?

- À voir votre attitude affolée, vous ne feriez pas long feu, et même, sans dérèglement de vos cellules.

- Dr Lisée, pouvez-vous appeler un chat, un chat? Merde! Quel est le pronostic?

- Le pronostic, le pronostic. Pour l’instant tout va.

- Mais merde! Un cancer du poumon. J’ai entendu le Dr Duhaime à la télé, l’autre soir, dire que le cancer du poumon avait un des pires pronostics.

- Le Dr Duhaime? Vous me parlez de ce vulgaire alarmiste populiste qui est une nuisance pour la profession de  médecin? Ce gars qui a réussi à tellement abaisser cette noble science, au point de la rendre compréhensible par le dernier des ignares? Ce populiste de bas étage qui déteste ses patients en leur annonçant les pires diagnostics et les pires pronostics?

- Ben…

- Ce gars-là est un criminel. C’est lui qui tue ses patients en leur annonçant toutes ces choses négatives et déprimantes.

- Mais Dr Lisée, il faut bien dire la vérité aux patients.

- C’est faux, c’est archi-faux. Vous étiez pratiquement mort en entrant dans mon cabinet et mon optimisme contagieux vous a insufflé la vie.

- Vous ne m’avez pas dit la vérité et j’ai pensé que je n’avais rien.

- Vous vous êtes senti mieux et pourtant vous aviez encore votre dérèglement cellulaire. Vous voyez donc les vertus de l’optimisme.

- Vous êtes malade docteur.

- Vous ne me contaminerai pas avec votre défaitisme, M Tremblay.

- N’importe quoi. Quelle est la suite des choses? Que va-t-il m’arriver? Ma femme et mes enfants vont être effondrés. En plus, je les laisse dans le pétrin, avec une dette et des paiements trop gros.  Si je décède, je n’ai aucune assurance. Merde! Merde! Merde! Juste ça, ça va me tuer.

- …

- Qu’est-ce qu’on fait maintenant. Vous m’opérez? Chimio? Dites-le moi, il faut que je le sache.

- Bon! Premièrement, vous allez vous reposer et penser à autre chose durant les deux prochains mois. C’est primordial, afin de bien réagir aux traitements. Dans deux mois, on va commencer des traitements de chimiothérapie.

- Dans deux mois? Mais le Dr Duhaime a dit que ce qui était crucial dans le traitement du cancer, c’était le délai entre le diagnostic et le premier traitement.

- C’est archi-faux, encore une fois. Duhaime et cancer, deux mots aussi horribles, l’un que l’autre. Dans le fonds, ils vont bien ensemble. C’est sûrement parce que le Dr Duhaime aime ses patients qu’il utilise des méthodes et une approche aussi absurdes…

- Comment voulez-vous que je pense à autre chose durant deux mois, pendant que vos « cellules mutantes » se reproduisent dans mes poumons?

- Ah! Voilà qui est mieux. Votre vocabulaire s’améliore.

- J’ai combien de chances de m’en sortir?

- Si vous êtes optimiste, au moins 80%.

- C’est trop beau pour être vrai. Vous avez pris ça où, ces statistiques-là?

- Dans Wikipédia.  Celles qui proviennent d’autres sources  autres sont trop négatives, elles nuisent donc à la guérison.

- …

- Bon! Allez vous reposer et ma secrétaire vous appellera afin de fixer la date de votre premier traitement.

- Vous n’avez rien d’autre à me dire que, je devrais savoir?

- Non!

- Certain?

- Non!

- Au revoir Docteur.

Une fois sorti de la chambre capitonnée, le Dr Tremblay se fait aborder par son collègue, un autre éminent psychiatre.

- Et puis?

- Il n’y a pas d’évolution. Nous recommanderons de maintenir l’internement pour les cinq prochaines années.

- Il est totalement déconnecté, hein?

- Tu ne pourrais mieux dire.

- Il y avait quoi dans le rapport cette fois-ci?

- Cancer du poumon avec métastases au foie, à l’intestin et aux os, bref, cancer en phase terminale avec un horizon de 3 semaines à 3 mois.

- Quel est ton prochain patient?

- Le Dr Turcotte.

- Putain! Grosse journée.

*** Toute ressemblance avec des personnages publics n'est pas du tout fortuite.

Yannick Gagné
Libre@penseur
2 février 2012

mercredi 11 janvier 2012

Bonjour la fierté


Je ne pensais pas écrire sur la controverse entourant la nomination d'un entraîneur, par intérim, unilingue anglophone, du Canadien de Montréal.

Premièrement, parce que j'ai peu de respect pour cette organisation qui s'est foutue des amateurs de HOCKEY depuis plus de 15 ans, en mettant, sur la glace, un produit médiocre et indigne de l'appui et de l'enthousiasme débordant de ses fans.  Bon!  Évidemment, lorsque des clients se font servir de la merde dans des assiettes en or, et qu'ils en redemandent, pourquoi leur servirait-on du filet mignon?

Deuxièmement, parce que je trouve que le sujet est d'une futilité inouïe, étant donné les problèmes éminemment plus criants et urgents, qui affligent le Québec, en ce moment.  J'ai la désagréable impression de tailler ma haie, alors que ma maison est en feu.

Voilà pourquoi je serai bref.

En fait, cette anecdote - appelons un chat, un chat - cristallise le triste constat que je me fais de la, soi-disant, fierté québécoise.

Des gens encouragent inconditionnellement une organisation malgré le fait qu'elle met, année après année, un produit médiocre sur la glace tout en exigeant un prix de plus en plus élevé pour y donner accès. C'est tout le contraire de la fierté, si vous voulez mon avis. Dépendance affective, syndrome de la femme battue ou jovialisme conviendrait davantage pour décrire ce sinistre phénomène.

Toutefois, après avoir avalé goulûment - durant plus de 15 ans -, ce potage indigeste, voilà qu'il y a soudainement un cheveu sur la soupe : un entraîneur, par intérim, unilingue anglophone. Sacrilège!

Ce coach, qui ne parle pas "blanc", est devenu la raison de l'indignation de gens faisant partie de toutes les couches de la société québécoise. Du jour au lendemain, les "vrais" Québécois ne se reconnaissent plus dans cette organisation qui a décidé de mettre de côté un principe fondamental, voire, le pilier de la fierté des Québécois, en l'occurrence, le français en tant que langue parlée - et de préférence, maternelle - du coach, par intérim, de la sainte flanelle.

Donc, pour un vrai Québécois, la défaite à répétition, la médiocrité, l'incompétence consommée, le mépris de l'amateur et le jovialisme n'arrivent même pas à lézarder le mur de sa fierté, mais un coach, par intérim, unilingue anglophone... Oui?

C'est affligeant.

Yannick Gagné
Libre@penseur
10 janvier 2012