mercredi 11 janvier 2012

Bonjour la fierté


Je ne pensais pas écrire sur la controverse entourant la nomination d'un entraîneur, par intérim, unilingue anglophone, du Canadien de Montréal.

Premièrement, parce que j'ai peu de respect pour cette organisation qui s'est foutue des amateurs de HOCKEY depuis plus de 15 ans, en mettant, sur la glace, un produit médiocre et indigne de l'appui et de l'enthousiasme débordant de ses fans.  Bon!  Évidemment, lorsque des clients se font servir de la merde dans des assiettes en or, et qu'ils en redemandent, pourquoi leur servirait-on du filet mignon?

Deuxièmement, parce que je trouve que le sujet est d'une futilité inouïe, étant donné les problèmes éminemment plus criants et urgents, qui affligent le Québec, en ce moment.  J'ai la désagréable impression de tailler ma haie, alors que ma maison est en feu.

Voilà pourquoi je serai bref.

En fait, cette anecdote - appelons un chat, un chat - cristallise le triste constat que je me fais de la, soi-disant, fierté québécoise.

Des gens encouragent inconditionnellement une organisation malgré le fait qu'elle met, année après année, un produit médiocre sur la glace tout en exigeant un prix de plus en plus élevé pour y donner accès. C'est tout le contraire de la fierté, si vous voulez mon avis. Dépendance affective, syndrome de la femme battue ou jovialisme conviendrait davantage pour décrire ce sinistre phénomène.

Toutefois, après avoir avalé goulûment - durant plus de 15 ans -, ce potage indigeste, voilà qu'il y a soudainement un cheveu sur la soupe : un entraîneur, par intérim, unilingue anglophone. Sacrilège!

Ce coach, qui ne parle pas "blanc", est devenu la raison de l'indignation de gens faisant partie de toutes les couches de la société québécoise. Du jour au lendemain, les "vrais" Québécois ne se reconnaissent plus dans cette organisation qui a décidé de mettre de côté un principe fondamental, voire, le pilier de la fierté des Québécois, en l'occurrence, le français en tant que langue parlée - et de préférence, maternelle - du coach, par intérim, de la sainte flanelle.

Donc, pour un vrai Québécois, la défaite à répétition, la médiocrité, l'incompétence consommée, le mépris de l'amateur et le jovialisme n'arrivent même pas à lézarder le mur de sa fierté, mais un coach, par intérim, unilingue anglophone... Oui?

C'est affligeant.

Yannick Gagné
Libre@penseur
10 janvier 2012




2 commentaires:

  1. En effet, le Canadien a mieux réussi sur le plan marketing que sur le plan hockey...

    Pour l'intérim, sur lequel vous mettez un très fort accent, un quelquonque commentateur disait qu'un intérim, ç'aurait été un entraineur pour quelques parties, voire quelques semaines, en attendant qu'on en trouve un. Dans ce cas-ci, une demi-saison, on peut parler d'un entraineur temporaire et, saura t'il faire gagner son équipe, comme disait mon père, temporaire-permanent.

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  2. Évidemment, je ne suis pas dans le secret des Dieux, mais l'intérim, je ne l'ai pas inventé. Ça a été dit et redit.

    Votre observation est juste. En effet, je mets l'accent sur ce point. Mais c'est, tout simplement, pour faire ressortir le ridicule et la bêtise de la chose.

    Pensez-vous que le CH aurait pu être bête au point de nommer un entraîneur permanent unilingue anglophone. Cette équipe, championne du marketing - à défaut de l'être sur la glace - aurait fait une erreur de débutant aussi grossière? Je ne pense pas.

    Selon moi, dès le départ, cette décision qui est certainement passée dans le bureau de Geoff Molson, signifiait simplement, que Geoff avait déjà décidé de congédier Pierre Gauthier, à la fin de la saison.

    Lorsqu'on est un proprio respectueux, on laisse le DG, ou futur DG, choisir son coach qui, lui, choisira ses adjoints.

    Or, visiblement, Pierre Gauthier, n'a pas eu la permission d'entreprendre des recherches et des négociations pour dénicher un coach de premier ordre. Pourquoi?

    Toujours selon moi, il est évident que Geoff Molson nommera un nouveau DG à la fin de la saison.

    En fait, je pense qu'il y aura un grand ménage du printemps, au deuxième étage du Centre Bell.

    Geoff Molson, est tout simplement en train de laisser Pierre Gauthier se passer la corde au cou et je dirais qu'il a fait, lui-même, le noeud coulant, en forçant Gauthier à recruter, pour un mandat temporaire, dans les effectifs existant.

    Ceci étant dit, ça ne change rien au fait que l'organisation du CH a méprisé et méprise encore sa clientèle en ayant laissé tomber tout le côté hockey, depuis tant d'années.

    Et ça ne change rien, non plus, au fait que beaucoup de Québécois n'ont aucune fierté; que la victoire et l'ambition ne font pas partie de leurs moeurs; que leur complexe d'infériorité se manifeste, le plus souvent, sous la forme de nationalisme et de xénophobie.

    Merci beaucoup pour votre commentaire. J'apprécie.

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