jeudi 22 janvier 2009

Le début d'un temps nouveau ?

Richard Martineau
20/01/2009 05h08


«La foi transporte les montagnes.
La raison les laisse où elles sont. C'est mieux.»
- Pierre Bourgault

Regardez-vous le pow-wow destiné à saluer la venue du messie Obama ?
J'espère que oui, car ces festivités ont coûté 50 millions de dollars. La moitié provient de dons privés, et l'autre moitié, de fonds publics.

Tout ça, alors que les États-Unis traversent l'une des pires crises économiques de leur histoire.

Il y a quatre ans, les médias ont dénoncé l'administration Bush en disant qu'il était de mauvais goût de dépenser 40 millions de dollars en temps de guerre pour célébrer l'assermentation du président.

Aujourd'hui, la guerre continue de faire des ravages, mais aucun journaliste ne fait la gueule et tout le monde chante en choeur avec Bono et Springsteen.

J'imagine que c'est ça, faire de la politique différemment...


LENDEMAIN DE VEILLE

Parlant de révolution: tous ceux qui croient que l'élection d'Obama va transformer la situation au Moyen-Orient et apporter la paix dans cette région risquent de se réveiller avec une méchante gueule de bois demain matin.

En effet, Hillary Clinton, la nouvelle secrétaire d'État, est une grande, grande, grande amie d'Israël.

«Nous nous tiendrons aux côtés d'Israël parce qu'Israël défend les valeurs américaines», a-t-elle déclaré durant la guerre du Liban à l'été 2006.

En mai 2005, lors d'une conférence organisée par l'American Israel Public Affairs Committee, elle a affirmé que les Palestiniens incitaient à la terreur.
Et à l'automne de la même année, lors d'une visite officielle en Israël, elle a appuyé la construction du «mur de la honte» séparant la Palestine d'Israël en disant que cette barrière qui contrevient au droit international «n'est pas contre le peuple palestinien mais contre les terroristes».


LES AMIS DE BUSH APPLAUDISSENT

Quand Hillary Clinton a été nommée secrétaire d'État, le Weekly Standard, la bible idéologique des néo-conservateurs américains, a écrit que cette nouvelle constituait «une surprenante continuité dans la politique étrangère du second mandat du président Bush. Il n'y a rien qui représente un changement dramatique dans la manière d'agir de Washington. La prévision est qu'Obama maintiendra le cap...»


Karl Rove, l'architecte de la guerre en Irak, a trouvé cette nomination rassurante, et Max Boot, un ancien conseiller de John McCain, a applaudi des deux mains en disant que cette nomination aurait pu provenir d'un McCain président!

Le 1er décembre 2008, Stephen Zunes, chef du Département d'études du Moyen Orient de l'Université de San Francisco, publiait un texte affirmant qu'Hillary Clinton fait preuve de mépris envers le droit international «en appuyant la guerre d'Israël au Liban en 2006, en soutenant son offensive militaire en Cisjordanie en 2002 et en appuyant l'exportation de bombes à fragmentations et autres munitions utilisées contre les populations civiles».


EN AVANT LA MUSIQUE

«L'élection de Barack Obama promet un vent de changement sans précédent», m'ont écrit plusieurs internautes, hier.

Ah oui? Désolé de casser votre party, les amis, mais je ne partage pas votre optimisme béat.

Actuellement, la seule différence notable que je vois entre Obama et Bush est leurs goûts musicaux.

Bush a célébré son élection avec Wayne Newton, et Obama avec Stevie Wonder.

C'est plus cool, je l'avoue, mais disons que mes attentes sont d'un autre ordre...

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