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mardi 10 février 2009

The U.S. recession is not that miserable



By Alan Reynolds
Posted: February 10, 2009, 7:22 PM by NP Editor




‘misery index’ shows the U.S. looks better now than it did in earlier slowdowns


President Obama, writing in The Washington Post, said, “By now, it’s clear to everyone that we have inherited an economic crisis as deep and dire as any since the days of the Great Depression.” But how would we know if and when this crisis is really more “deep and dire” than others?

Many may believe we’re in the worst recession since the Great Depression, if only because politicians and the press keep repeating that claim. But we need to compare some facts to discern whether this recession is (or will be) “worse” in some sense than those of 1973-75 or 1981-82.Congressional Budget Office Director Douglas Elmendorf told the House Budget Committee that if the economy is still contracting by mid-year, then this recession will be longer than the 1981-82 and 1973-75 downturns, each of which lasted 16 months. Yet this recession was quite mild until last September. And the severity and human discomfort of downturns can’t be measured by their duration.

A wise adviser to President John F. Kennedy, Arthur Okun of Yale, devised the “misery index” to gauge the pain of economic crisis — a measure that simply adds together the unemployment rate and the inflation rate. It hit 22% in June, 1980, during an inflationary recession that preceded the Fed’s disinflationary squeeze of 1981-82. The misery index was nearly as bad in January, 1975, at 19.9%.

Assuming inflation was close to zero this January, the misery index would have been roughly the same as the unemployment rate, or 7.6%. By this standard, we have a very long way to go before the economy feels nearly as miserable as it did in 1975 or 1980.

There are several other ways to measure economic distress, however, some of which are shown in the nearby table. The first two columns show the total change in real GDP and industrial production from the economy’s peak to its trough for that cycle.

Current data show only what happened so far, of course. But that gives us some idea of how much further the economy would have to fall to end up as “deep and dire” as the recessions of 1973-75 or 1981-82.

An average of 55 forecasters in the Jan. 15 Wall Street Journal survey expect real GDP to fall by another percentage point (a 2.1% drop in total) before recovering in the third quarter. If they’re right, this would be just the third deepest postwar recession by that broad measure.

Measured by unemployment, on the other hand, this might well be the second deepest recession. The current unemployment rate of 7.6% is quite unlikely to reach the postwar record of 10.8%. But the Journal forecasters expect the jobless rate to top out at 8.9% after the recession is technically over — making this very close to becoming the second worst recession in terms of job loss.

In a 1999 Business Week column, Harvard economist Robert Barro suggested we should also improve the misery index by adding a long-term interest rate (and GDP). The table shows 30-year mortgage rates. By that measure, there’s no way we’ll come close to the sort of misery of past recessions — notably, the 18.45% mortgage rate of October, 1981.

With one exception — the steep 45% drop in the S&P 500 stock index since October, 2007 — few other indicators of economic distress could support this being the worst postwar recession. Thanks to low inflation, for example, real disposable income rose every month during the fourth quarter — at an annual rate above 6%.

President Obama needs to be a calming voice right now, a source of strength. It’s not helpful for him to be warning of a “catastrophe,” and making vague, untenable allusions to the Great Depression.

Recessions have almost always ended within a year or so, long before there was a Federal Reserve or Keynesian theory. Debts have to be worked down and excess inventories sold off so that profits, and therefore stock prices and wealth, can revive.

Such curative processes do not take years, as the President suggests — unless the government does too much foolish tinkering. But recovery will require more perspective and patience than we’ve been seeing from the White House lately, because time really does heal many economic wounds.


Financial Post Alan Reynolds is a senior fellow with the Cato Institute
and the author of Income and Wealth.

jeudi 5 février 2009

Crise, qui est coupable?





Guy Sorman, pour ABC
05 février 2009


La crise économique est aussi une guerre idéologique : sur les origines de la récession, on cherche des coupables et sur les manières d’en sortir, on demande des prophètes. La ligne de front est connue : aux étatistes, elle oppose les libéraux, partisans du marché et de la mondialisation. Pour les étatistes , cette crise sonne comme une revanche après trente ans de domination de la doctrine libérale et de ses succès universels. Les libéraux, ébranlés par une crise qu’ils n’avaient pas envisagée, en sont encore à interpréter les événements : mais la pensée libérale, expérimentale par définition, serait infidèle à elle-même si elle n’évoluait pas. Les étatistes sont, eux, de tradition plus doctrinaire ; envisageons aussi qu’ils représentent les intérêts concrets de la bureaucratie publique. La revanche idéologique des étatistes est une reconquête du pouvoir, tandis que du côté libéral, les intérêts sont dispersés : les libéraux coïncident avec les intérêts des entrepreneurs, mais ne sont pas au service du patronat établi .

Les origines de la crise : est-ce une défaite de la pensée libérale ? Les économistes se querellant encore sur la Dépression de 1930, il paraît difficile de désigner dès maintenant les coupables du krach de 2008. Il n’empêche : pour les étatistes, la crise serait due au manque de réglementation, la faiblesse de l’Etat aurait conduit à l’hyperspéculation. À cette thèse, les libéraux opposent deux arguments. La spéculation immobilière aux Etats-Unis, point de départ de la crise, a été vivement encouragée par l’Etat ; les crédits hypothécaires bénéficiant d’une garantie publique (par les banques Freddie Mac et Fanny Mae), les banques ont prêté et les emprunteurs se sont endettés au-delà du raisonnable. L’Etat aurait donc faussé le marché ! Autre argument libéral : le laxisme de la Banque centrale américaine. Anna Schwartz (cofondateur avec Milton Friedman, de la théorie monétariste) accuse Alan Greenspan et son successeur Ben Bernanke d’avoir inondé le marché d’une quantité de monnaie incontrôlée. Auteur de l’Histoire monétaire des Etats-Unis, Anna Schwartz rappelle que toutes les crises américaines ont toujours été générées par la surabondance de monnaie : elle seule permet la spéculation et les bulles. Réglementer les marchés financiers lorsque ceux-ci croulent sous l’argent, dit Anna Schwartz, est techniquement impossible. Pour cette raison, Milton Friedman recommandait que la monnaie soit gérée selon des critères arithmétiques et non pas au gré de l’humeur des banquiers centraux et des gouvernements.

Les étatistes interprètent donc la crise comme née d’une insuffisance d’Etat et les libéraux , d’une incapacité de l’Etat ; libéraux et étatistes divergent autant sur les solutions. Les circonstances aidant, ce sont aujourd’hui, les étatistes que l’on entend et qui décident ; les libéraux sont relégués dans l’opposition. Dans tout l’Occident (en Asie, on est plus prudent), il n’est question que de réglementation et de dépenses publiques. Par bonheur, nous ne sommes plus dans les années 1930 ni dans l’après-guerre : les appels au protectionnisme, au nationalisme et au socialisme restent ultra minoritaires. Les étatistes ont intériorisé les progrès de la science économique : ils admettent qu’il faut rétablir le marché, pas y renoncer.

Mais en quoi la dépense publique pourrait-elle relancer la croissance ? L’espoir repose sur le « multiplicateur Keynésien » : chaque Euro investi dans l’économie produirait à terme une fois et demie sa valeur et autant d’emplois dérivés. Théorie séduisante , mais envisagée comme fausse dès 1974 par Robert Barro parce que tout Euro investi par l’Etat est soustrait au secteur privé ; or , les investissements publics sont généralement moins productifs que les investissements privés. La dépense publique peut être un facteur de relance , on ne le sait pas par avance ; de manière certaine elle est un transfert de pouvoir des entrepreneurs privés vers les bureaucrates publics. Contre la crise, les libéraux proposent donc, non pas des dépenses publiques, mais des réductions d’impôts durables favorables à l’investissement privé, supposé plus efficace que l’investissement public .

À ces relances , étatiste par la dépense publique et libérale par la baisse des impôts, on objectera qu’elles ne s’attaquent pas à la racine de la crise : la défaillance généralisée du crédit. La crise actuelle est avant tout financière et le restera aussi longtemps que les banques se méfieront les unes des autres ; le crédit ne sera rétabli que par l’élimination des dérivés financiers toxiques qui encombrent les bilans. Faudrait-il nationaliser les banques ? Les étatistes y sont favorables, mais tous les Etats ne sont pas solvables et rien ne garantit qu’une banque nationalisée sera gérée de manière rationnelle. Les libéraux suggèrent plutôt que les dérivés toxiques soient mis sur le marché qui en fixera le juste prix : le risque de cette solution libérale est la faillite de certaines institutions financières. « Mieux vaudrait la faillite d’entreprises mal gérées que de prolonger indéfiniment le gel du crédit », dit Anna Schwartz. Radicalement libérale, elle est favorable à l’application du principe capitaliste de « création destructrice » aux banques : des entreprises comme les autres.

Ces solutions libérales ont été synthétisées dans une pétition en circulation, rédigée par deux Prix Nobel d’économie, Ed Prescott et Vernon Smith. « Tous les économistes ne sont pas devenus Keynésiens, écrivent-ils, et tous ne considèrent pas que la dépense publique améliore la croissance. La dépense publique au temps de Franklin Roosevelt n’a pas sorti les Etats-Unis de la dépression des années 1930. Elle n’a pas sauvé l’économie japonaise dans les années 1990. Croire que la dépense publique aide l’économie, c’est un espoir que contredit l’expérience. Le retour à la croissance exige de supprimer les obstacles au travail, à l’épargne et à l’investissement : en particulier par la baisse durable des impôts. »

Cette pétition est actuellement minoritaire, y compris chez les économistes, sensibles aux vents dominants. Mais en 1930, Jacques Rueff en France et Friedrich Hayek en Grande-Bretagne étaient minoritaires : ils accusaient la théorie Keynésienne de conduire à l’inflation et pas au plein emploi. L’histoire leur a donné raison. Pendant la crise de 1974 à 1979, Robert Barro et Milton Friedman contre le renouveau Keynésien étaient aussi minoritaires, et ils avaient également raison : c’est le retour au libéralisme à partir des années 1980 qui a rétabli l’emploi et la croissance au lieu de l’inflation et du chômage.

Au nom du bonheur commun, souhaitons que les politiques de relance en cours aux Etats-Unis comme en Europe réussissent ; on sait d’expérience, qu’un succès à court terme est possible mais qu’ il serait certainement suivi d’un retour à l’inflation. Il reste donc indispensable de préparer une alternative , ce que Hayek appelait, une utopie de rechange.