jeudi 28 octobre 2010

Tout ce que le gouvernement touche se transforme en merde !

Savez-vous ce qui - au final - a fait la différence dans la décision d'aller de l'avant avec le projet de Pauline Marois, c'est-à-dire, le projet de garderies à 5$ - maintenant 7$ ?

L'échec à l'évasion fiscale. La promesse d'éliminer toute une économie souterraine de services de garde qui s'était développée au fil du temps.

La logique étant que plus personne ne fréquenterait les services des gardiennes au noir, si le gouvernement offrait désormais des places à 5$/jour.  De plus, les gardiennes au noir s'amenderaient et profiteraient de l'occasion en or de ne pas perdre leur business en devenant des RSG (Responsable de services de garde). Cette récupération d'argent donnait au PQ la caution morale et financière requise pour accommoder Pauline (25 ans en retard).

D'où je tiens ces informations, je le garde pour moi. Toutefois, quiconque était au MFE à la fin des années 90, début 2000 pourra vous confirmer l'information.

Or, les anciennes gardiennes accommodantes agréables se sont progressivement transformées en RSG rigides, intransigeantes et procédurières.

Sont-elles les seules à blâmer? Certainement pas.

Le système dans lequel elles ont été entraînées avait pour mission première de les mettre au pas.  De travailleuses autonomes, elles sont devenues les esclaves d'un système si bureaucratique et inadapté à leur situation de travailleuse autonome, qu'elles ont perdu cette liberté - liberté qui génère un tel sourire et une telle passion, que le bonheur ainsi exposé ne peut être factice - qui caractérise le statut de travailleuse autonome.

Le prix facturé, les ratios d'enfants, le nombre d'heures d'ouverture par jour, l'aménagement de l'espace intérieur et extérieur, le nombre maximum de vacances que peut prendre un parent, toutes les clauses des contrats de garde, les protocoles d'administration de tylenol et de crème solaire, etc. étaient désormais dictées par le MFE.

La bureaucratie était tellement lourde et le nombre de place si insuffisant, qu'il était préférable pour un parent de réserver sa place tôt - c'est-à -dire, lors d'un test de grossesse positif -, commencer à payer, et ce, même si l'enfant ne fréquentait pas encore le service et ensuite, le cas échéant, payer 5 jours au lieu de 3 pour préserver sa place, -car la gestion d'un enfant fréquentant 3 jours + un autre fréquentant 2 jours requiert encore plus paperasse et de gestion qu'un seul fréquentant 5 jours. Ces façons de faire ont privé nombre d'enfants d'une place.

Sans compter la situation de parents qui ne travaille pas l'été ou qui ont beaucoup de vacances, et qui doivent trafiquer les fiches de présences pour ne pas dépasser le nombre d'absences maximales permises avant que la RSG perde son droit à la subvention.

Or, ce système a carrément transformé des travailleuses autonomes honorables et passionnées en de vulgaires fonctionnaires rigides, sans jugement, blasées et toujours insatisfaites.

Elles ont subi le traitement de la maison des fous dans Les Douze Travaux d'Astérix.

Évidemment, avec le temps, le système de garderie en milieu familial est devenu un aimant à parasites, qu'on a même plus besoin de transformer en «bon» fonctionnaires, car ledit système attire principalement les femmes avec la «bonne» attitude.

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Depuis qu'on a quitté le service de garde subventionné, fini la rigidité, l'intransigeance et la face de boeuf.

Sourire, bonheur, flexibilité et tarification à l'utilisation sont toujours au rendez-vous.

Celle qui garde nos enfants, maintenant, avait fait une demande d'évaluation de la part d'un CPE afin de voir si elle se qualifiait pour devenir RSG. En apprenant les exigences, elle a elle-même fermé la porte à cette option, parce qu'elle ne voyait pas comment elle pourrait avoir du plaisir à faire son travail dans ces conditions.

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En conclusion,  le gouvernement a voulu se mêler de quelque chose qui n'était pas parfait afin de le corriger. Ce faisant, il a créé un problème bien plus grand encore.

Aujourd'hui des travailleuses soi-disant autonomes, ont obtenu le droit de se syndiquer et font la grève pour avoir droit à des vacances et des congés fériés payés, une augmentation de leur «salaire» et pour avoir droit au fonds de pension des employés de l'État.

Le système des CPE est maintenant associé à la corruption.

Le système a toujours été déficitaire et la situation ne fait qu'empirer.

Il manque encore énormément de places, entre autre, à cause du «traficotage» des fiches de présences, induit par une bureaucratie écrasante.

Des dizaines de milliers de parents et futurs parents sont devenus dépendants de ce programme social. Ils sont convaincus qu'ils ne pourraient s'en passer.

Les parents ne font plus affaire avec de bonne gardiennes d'enfants disponibles et passionnées, mais avec des fonctionnaires rigides et affairées.

Qu'est-ce qui a donné la caution morale et économique à cette politique de Pauline Marois, déjà? .....

Le gouvernement est tout le contraire d'un alchimiste. Il prend de l'or et ne peut faire autrement que le transformer en vil métal.

Yannick Gagné
Libre@penseur
27 octobre 2010

2 commentaires:

  1. La règlementation sur les services de garde en milieu familial existait bien avant la création du régime à contribution réduite. J'étais membre du conseil d'administration, comme parent, d'un service de garde en milieu familial en 1986. Le ratio de 6 enfants pour une responsable existait déjà. Il y avait déjà une loi et une règlementation pratiquement pareilles à celles qui existent maintenant. Ce qui a changé, c'est le mode de financement. Auparavant, le gouvernement accordait une subvention liée aux revenus familiaux. Aujourd'hui, la contribution est la même pour tous : 7$ par jour par enfants.

    Je vous signale qu'en 1986, la contribution que pouvait exigée une responsable de service de garde était de 25$. Aujourd'hui, si on additionne la contribution parentale (7$) et la subvention gouvernementale (19$), on arrive à la somme de 26$. Un gros dollars d'augmentation en près de 25 ans.

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  2. Vous plantez une forêt devant mes arbres, M Jobin.

    Vous êtes en train de me dire que vous étiez sur le conseil d'administration d'un service de garde en millieu familial qui fonctionnait au noir ???

    Je pense que vous avez mal lu mon texte.

    De plus, toutes les gardiennes ne faisaient pas partie d'une agence, et ce, même si tous les revenus étaient déclarés.

    La caution morale et financière qui a permis l'implantation du régime des CPE était l'élimination de l'évasion fiscale des garderies en millieu familial, ne vous en déplaise.

    Si vous me dites que les RSG ne gagnent pas plus qu'avant, vous ne faites qu'apporter de l'eau à mon moulin. Elles ont perdu une très importante liberté, celle de fixer leur prix.

    Le gouvernement n'avait pas à s'en mêler, point. Il a voulu tout contrôler et il a créé un monstre insatiable. Mal lui en pris... ou mal NOUS en pris.

    Maintenant, allez voir les RSG qui ont eu l'expérience d'avant et après l'implantation des CPE et dites moi sans rire qu'elles "trippent" autant qu'avant.

    En fait, mon texte aurait pu se résumer à deux phrases :

    Avant les gardiennes en millieu famillial étaient des travailleuses autonomes.

    Maintenant elles sont des employées de l'État, syndiquées dans un régime fortement déficitaire.

    J'ai des amis qui ont eu accès aux deux types de services comme nous, et le constat est le même.

    C'est drôle, mais je n'ai pas signé de contrat de garde avec des heures fixes et immuables. Je n'ai pas eu à signer de protocole d'administration d'acétaminophène, je ne me suis pas fait refuser par la gardienne l'administration d'antibiotiques à mes enfants, sur l'heure du midi, ma gardienne à 8 enfants parce qu'elle a les siens et c'est parfait comme ça.

    En passant, la gardienne de mes enfants déclare tout ses revenus.

    Mais, Putain! Que faisiez-vous sur un "board" de gardiennes en millieu famillial? Quelle structure superflu. Quand même!

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