lundi 23 février 2009

Obama en panne




Guy Sorman,
21 février 2009


Populaire, à l'aise, Obama donne le sentiment d'avoir toujours été Président des Etats Unis ; fait pour le rôle. Noir ? On a oublié : ce n'est même plus un débat.

Mais sa politique patauge. L' équipe est médiocre, un vice Président niais, une secrétaire d'Etat limite ridicule dans sa tournée asiatique , un secrétaire au Trésor bredouillant. Le seul acte jusqu'à présent a été le "stimulus" mais rien de plus facile et sans doute inutile que de dépenser l'argent public avec l'espoir que les Chinois continueront à acheter des Bons du Trésor US à 0%.

Le plus dur est à venir et pas défini. La guerre : en Irak, elle est de fait achevé, les Irakiens prennent le relais dans une démocratie relative et avec l'argent du pétrole. Bush a donc gagné sa guerre inutile.

Mais Kaboul? Pourquoi Obama a t-il repris à son compte la stratégie de Bush ( surge ) en expédiant là-bas 17000 soldats ? A quoi ressemblerait une victoire ou une non- défaite en Afghanistan qui n'a jamais connu de gouvernment central, n'a aucune notion de ce qu'est un Etat et n'a d'autre ressource que l'opium ? On aimerait qu'Obama explique cette "bonne guerre".

La panne économique enfin ou surtout .Les banques américaines sont affectées d'une dette toxique de 1,5 mille milliards de dérivés "garantis" par des credits hypothécaires. Dette peu solvable, supérieure à leur capital (1,3 mille milliards pour les seules banques US ) Donc ces banques sont en faillite virtuelle, le crédit est gelé : c'est ça la crise. La relance keynesienne a une ou deux guerres de retard et Obama's inc ne répond toujours pas à la question. Les Européens non plus mais nul n'attend que Mme Lagarde trouve une solution.

Sans doute Obama, en campagne, comme la quasi totalité des hommes politiques , devait dire " On gagne d'abord, on verra après". Mais après, c'est maintenant et l' administration démocrate se cherche encore, profondément impréparée à l'exercice du pouvoir.

Dans 18 mois, élections parlementaires aux US : Les Républicains qui refusent de s'associer aux hésitations d'Obama, pourraient gagner ( avec à leur tête, une nouvelle génération ) et restaurer une économie qui a fait ses preuves sous Reagan: monétarisme, destruction créative. Le capitalisme a encore un avenir.

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